Le Congrès des États-Unis, dominé par les républicains, a adopté mardi le budget 2016, document de principe qui prévoit une forte réduction des programmes sociaux, d'éducation et de santé.

Le budget, de 3871 milliards de dollars pour l'année budgétaire qui commence le 1er octobre 2015, conduirait à une élimination totale du déficit public américain en 2024, selon les chefs républicains, alors qu'il représentait 2,8% du PIB en 2014.

Une résolution budgétaire, non-contraignante, est un document qui guide l'élaboration des lois de finances. Ces lois définiront les crédits exacts de chaque agence fédérale et devront être adoptées avant le 1er octobre, ce qui donne chaque année lieu à une réelle bataille entre républicains et démocrates, qui conservent une minorité de blocage au Sénat.

Le Sénat a approuvé le budget en dernière lecture mardi lors d'un vote par 51 voix contre 48, les démocrates votant contre. Il avait auparavant été harmonisé avec la version de la Chambre des représentants, également à majorité républicaine.

Le texte contient les grandes priorités des conservateurs: il autorise une procédure prioritaire, mais vouée au veto présidentiel, pour abroger la réforme du système de santé de Barack Obama, dite «Obamacare». Il prévoit aussi de réduire la voilure des programmes publics d'assurance maladie pour les plus modestes (Medicaid) et les plus de 65 ans (Medicare) - autant de réformes qui n'ont aucune chance de voir le jour en l'état actuel des rapports de force.

Plus des deux tiers du budget fédéral concernent des dépenses dites «obligatoires», comme le service de la dette, ainsi que la protection sociale au sens large: Medicaid, Medicare, les bons alimentaires, le système public de retraite Social Security...

Le reste est divisé entre la défense (523 milliards) et le reste des agences fédérales (493 milliards), sans compter des dépenses exceptionnelles pour les opérations militaires extérieures (96) et les catastrophes naturelles (7).