La Maison-Blanche a déclaré mercredi qu'il n'était pas dans l'intérêt des États-Unis d'identifier publiquement les auteurs du piratage de systèmes informatiques gouvernementaux en octobre dernier, qui seraient russes selon la chaîne CNN.

«Nos enquêteurs sont parvenus à la conclusion qu'il n'était pas dans notre meilleur intérêt d'identifier l'entité qui pourrait être responsable», a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles l'administration américaine refuserait d'accuser publiquement les auteurs de cette attaque informatique, alors que Washington avait officiellement accusé la Corée du Nord du piratage de Sony l'an dernier, Josh Earnest a dit que «dans ce cas-là, le FBI avait déterminé que nous pourrions être plus efficaces pour demander des comptes aux Nord-Coréens pour le cyber-vandalisme perpétré contre Sony si on les nommait».

Le porte-parole a expliqué que l'attaque n'avait, à la connaissance des enquêteurs, pas touché le système classifié par où transitent les informations secrètes et confidentielles. Mais il a reconnu que «des activités inquiétantes» avaient été détectées sur le reste du réseau de la Maison-Blanche, où sont communiquées des informations par nature «sensibles».

Le département d'État avait reconnu à l'époque avoir été victime d'un piratage et avait alors bloqué et réinitialisé pendant plusieurs jours son gigantesque serveur d'emails.

Josh Earnest a affirmé que l'intrusion n'avait provoqué «aucun dommage» aux réseaux de la Maison-Blanche, mais que des capacités informatiques avaient été temporairement affectées le temps que les administrateurs systèmes répondent pour sécuriser le système. «La plupart de ces capacités ont été restaurées», a dit Josh Earnest.

La chaîne CNN a rapporté mardi que la Russie se trouverait derrière l'attaque informatique, citant des responsables américains anonymes.

En Russie, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit ne pas savoir quelles étaient les sources de CNN.

«Mais on dirait bien qu'accuser la Russie de tous les maux est devenu un sport national», a déclaré Dmitri Peskov. «Mais le principal, c'est qu'on ne s'est pas encore mis à chercher des sous-marins russes dans le fleuve Potomac, comme ça s'est déjà passé dans certains pays».

«Le Kremlin doit faire face à des activités de cyber-espionnage plusieurs centaines de fois par jour. (...) Celles-ci sont principalement menées depuis l'étranger. Nous espérons que ces tentatives peuvent être expliquées par l'intérêt porté au président russe et à son travail», a ajouté le porte-parole russe.