Le président afghan, Ashraf Ghani, a remercié à de nombreuses reprises mercredi dans un discours au Congrès les Américains pour leur engagement dans la guerre d'Afghanistan.

«Avant toute chose, je voudrais commencer par remercier le peuple américain, dont le soutien généreux pour mon pays a été d'une valeur immense pour faire avancer la cause de la liberté», a déclaré Ashraf Ghani devant les représentants et sénateurs américains.

Le président afghan a répété ses remerciements pour le Congrès, et le président Barack Obama, rendant hommage à l'implication dans la durée des États-Unis, engagés dans le plus long conflit de leur histoire.

«Notre gratitude pour la profondeur de la contribution américaine envers notre peuple ne peut être mesurée seulement en paroles», a dit le président afghan. «Mais elle peut l'être quasi littéralement dans le nombre d'Afghans dont l'avenir a changé grâce à l'Amérique et ses alliés».

Ashraf Ghani a déclenché une ovation debout appuyée en relevant que plus de trois millions de filles étaient aujourd'hui scolarisées, alors qu'aucune ne l'était avant les attentats du 11-Septembre et l'intervention américaine.

«Leurs parents vous remercient», a dit le chef de l'État afghan.

Ashraf Ghani a rencontré Barack Obama à la Maison-Blanche mardi, lors de sa première visite depuis son investiture, en septembre dernier. Il a succédé à Hamid Karzaï, dont les relations avec Washington s'étaient fortement dégradées.

Attentat-suicide à Kaboul

Au moins sept personnes ont été tuées et 36 blessées mercredi dans un attentat-suicide dans le centre de Kaboul, près du palais présidentiel et de plusieurs ministères, a-t-on appris auprès de responsables locaux.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Sediq Sediqqi a précisé sur son compte Twitter que «sept civils, dont un enfant (étaient) parmi les morts». Il a ajouté que 36 personnes ont été blessées, dont trois enfants, quatre femmes, et trois policiers.

Le chef des hôpitaux de la capitale afghane, Sayed Kabir Amiri, avait également indiqué un peu plus tôt dans l'après-midi que sept personnes avaient été tuées.

Selon M. Sediqqi, «il s'agit d'une voiture chargée d'explosifs qui a explosé près du siège de la police du quartier». Sur le site de l'explosion, entendue dans le centre de Kaboul vers 16 h 30 (8 h à Montréal), plus d'une dizaine de véhicules étaient endommagés, a-t-il précisé.

Les locaux de la police où l'explosion a eu lieu se trouvent tout près de l'enceinte du palais présidentiel, du ministère de la Défense et de celui des Finances.

«C'était une explosion très puissante. Toutes les fenêtres des boutiques aux alentours ont été soufflées. C'était pendant l'heure de pointe, il y avait beaucoup de monde», a dit à l'AFP Mostafa, un témoin de l'explosion.

L'attentat n'avait pas été revendiqué dans l'immédiat, mais le mode opératoire correspond à celui utilisé par les insurgés talibans. Ces derniers visent toutefois généralement les symboles du pouvoir en place à Kaboul et non les civils.

Dans un communiqué, le président Ashraf Ghani a condamné cette attaque qu'il a jugé «inhumaine et anti-islamique».

Cet attentat intervient au moment où le président afghan Ashraf Ghani se trouve en voyage officiel aux États-Unis. À Washington, la question épineuse de la réconciliation nationale, et donc du processus de paix avec les talibans afghans, était à l'ordre du jour des discussions.

Le président américain Barack Obama a annoncé mardi le maintien de 9800 soldats en Afghanistan jusqu'à fin 2015, alors que le calendrier initial prévoyait de diviser ce nombre par deux.

Or, les talibans ont réagi mercredi par la voix de leur porte-parole Zabihullah Mujahid en dénonçant cette annonce qui, selon eux, compromet les «possibilités» de paix.

Le dernier attentat-suicide d'ampleur à Kaboul remonte au 26 février, lorsqu'un kamikaze à bord d'une voiture s'est fait exploser contre un convoi diplomatique turc appartenant à la mission de l'OTAN, faisant deux morts.