«J'ai décidé qu'il était mieux de donner une chance à d'autres leaders du parti de devenir notre prochain candidat», a déclaré hier Mitt Romney en annonçant à ses partisans qu'il ne briguera pas la présidence en 2016. Les «leaders» républicains auxquels le rival de Barack Obama en 2012 faisait référence sont nombreux. En voici cinq, qui montent ou descendent.

EN HAUSSE



Scott Walker

Le gouverneur du Wisconsin, connu pour son combat contre les syndicats de la fonction publique, n'est pas le politicien le plus charismatique. Mais ce fils d'un pasteur baptiste a néanmoins créé la sensation le week-end dernier en Iowa, lors d'un rassemblement auquel participaient plusieurs aspirants républicains à la présidence. «Si vous n'avez pas peur d'être ambitieux et audacieux, vous pouvez obtenir des résultats», a-t-il déclaré, se félicitant d'avoir baissé les impôts de son État, réduit les dépenses publiques et restreint l'accès à l'avortement. Il «s'approche sérieusement des candidats majeurs», a déclaré un stratège républicain après le discours du gouverneur de 47 ans.

Carly Fiorina

Pour l'heure, l'ex-patronne de Hewlett-Packard est la seule femme qui songe à briguer l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2016. Comme Scott Walker, cette Californienne de 60 ans a profité du rassemblement d'Iowa le week-end dernier pour marquer des points auprès des militants et des commentateurs conservateurs. Elle y est parvenue en prononçant un discours dont la cible principale était une autre femme, en l'occurrence Hillary Clinton. «Comme Hillary Clinton, j'ai voyagé des centaines de milliers de milles autour du globe. Mais contrairement à elle, j'ai accompli quelque chose», a déclaré celle qui avait tenté en vain de se faire élire au Sénat des États-Unis en 2010.

Chris Christie

Ils seront nombreux, les aspirants républicains à la présidence à s'arracher les riches donateurs de Mitt Romney. Mais le gouverneur du New Jersey est probablement celui qui profitera le plus de la décision de l'ancien gouverneur du Massachusetts de ne pas faire campagne pour la Maison-Blanche en 2016. Romney a d'ailleurs adressé un message subtil à ses donateurs et partisans en donnant rendez-vous à Christie hier soir pour un souper intime. Comme Jeb Bush, Christie rivalisait avec Romney pour obtenir les faveurs de l'establishment républicain. Le gouverneur du New Jersey a également causé une bonne impression auprès des militants de son parti le week-end dernier lors du rassemblement d'Iowa.



EN BAISSE



Sarah Palin

L'internet a quasiment explosé vendredi dernier lorsque l'ex-colistière de John McCain a confié à un journaliste d'ABC être «sérieusement intéressée» à briguer la présidence en 2016. Cette déclaration lui a assuré l'attention des médias le lendemain lors de son discours à Des Moines, en Iowa, où plusieurs autres aspirants républicains étaient réunis. Or, la pasionaria du Tea Party a profité de l'occasion pour livrer un de ses discours les plus incohérents (son téléprompteur aurait mal fonctionné). Plusieurs commentateurs conservateurs ont critiqué sa performance, l'un d'eux estimant qu'elle était devenue «une parodie d'elle-même» et un autre se demandant si elle devait être invitée à d'autres rassemblements du genre.

Jeb Bush

L'ancien gouverneur de Floride n'est pas le seul aspirant républicain à avoir raté le rendez-vous d'Iowa, qui lançait de façon officieuse la course à l'investiture du parti pour la présidentielle de 2016. Mais plusieurs commentateurs conservateurs ont souligné que Bush, fils du 41e président et frère du 43e, avait raté une belle occasion de faire la cour aux militants les plus réfractaires à sa candidature, ceux qui s'opposent notamment à ses positions sur l'immigration et l'éducation. Jeb Bush aura sans doute plusieurs autres occasions de défendre ses idées plus modérées.