Barack Obama devait s'envoler dans la nuit de samedi à dimanche pour une tournée asiatique de huit jours centrée sur les relations - souvent tendues - avec la Chine, qui débutera à Pékin et se poursuivra en Birmanie et en Australie.

À l'issue d'une semaine difficile sur le plan intérieur après la victoire de ses adversaires républicains lors des élections législatives, le président américain devra convaincre ses interlocuteurs qu'il entend affirmer sa présence sur la scène internationale lors de ses deux dernières années à la Maison-Blanche.

Il s'attachera aussi à démontrer qu'en dépit d'une série de crises - Irak, Syrie, Ukraine - le «rééquilibrage» diplomatique des États-Unis vers l'Asie-Pacifique, dont il a fait l'un des piliers de sa politique étrangère, est toujours à l'ordre du jour.

Au-delà d'une impressionnante série de sommets - Apec à Pékin, Asean à Naypyidaw, G20 à Brisbane - M. Obama aura l'occasion de rencontrer de nombreux dirigeants, parmi lesquels le nouveau président indonésien Joko Widodo.

Mais l'étape chinoise sera dominée par les rencontres prévues avec le président chinois Xi Jinping durant lesquelles la Maison-Blanche promet «des conversations franches et approfondies».

La relation ente les deux grandes puissances, «la plus fondamentale dans le monde d'aujourd'hui», selon les termes du secrétaire d'État John Kerry, fait l'objet de tensions récurrentes : mer de Chine, piratage informatique, droits de l'homme.

En Birmanie, M. Obama rencontrera à la fois le président birman Thein Sein et l'opposante Aung San Suu Kyi, à l'approche des élections législatives de 2015.

Après près d'un demi-siècle au pouvoir, la junte s'était autodissoute début mars 2011, transférant ses pouvoirs à un gouvernement quasi civil. Mais depuis quelque temps, les réformes ont «calé» assure Aung San Suu Kyi, qui estime que Washington porte un regard «trop optimiste» sur la situation dans son pays.

M. Obama insistera sur «la protection des droits de l'homme, la tolérance, le pluralisme ainsi que la poursuite et l'approfondissement de la transition démocratique», a assuré Susan Rice, sa conseillère à la sécurité nationale.

Dans un contexte de grande tension dans l'est de l'Ukraine, M. Obama pourrait aussi croiser son homologue russe Vladimir Poutine. Aucune rencontre bilatérale n'a été organisée, mais les deux pays ont laissé entendre qu'un échange informel n'était pas exclu. Leur dernière brève rencontre remonte à début juin, en France.

La Corée du Nord pourrait par ailleurs s'inviter au menu des discussions. Quelques heures avant le départ de M. Obama, les deux derniers Américains qui y étaient détenus ont été libérés, à la faveur d'une mission secrète sans précédent à Pyongyang du patron du renseignement américain.

Ce «geste significatif» du régime communiste, selon l'ancien ambassadeur américain en Corée du Sud Christopher Hill, intervient deux semaines après la libération surprise d'un autre Américain, Jeffrey Fowle.