La Maison-Blanche dit qu'elle serait prête à considérer un projet de loi pour autoriser la construction du pipeline Keystone XL si le Congrès dominé par des élus républicains proposait une telle loi.

«Nous considérerons toutes les propositions du Congrès, dont celle-ci», a affirmé le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest, lors de la conférence de presse quotidienne.

Cette déclaration se distingue de la position plus traditionnelle de la Maison-Blanche sur le sujet. Elle répète depuis des mois que la décision de construire le pipeline appartient au président, et non aux représentants et aux sénateurs.

Le département d'État procède d'ailleurs à une étude sur le projet.

M. Earnest a lui-même reconnu que sa déclaration tranchait avec le passé.

«Il est vrai que cela semble être en contradiction avec les positions défendues auparavant par cette administration, mais aussi avec les autres administrations qui ont dû considérer la construction de tels pipelines», a-t-il admis.

L'une des plus grandes questions en politique américaine, maintenant que les Républicains contrôlent les deux chambres du Congrès et peuvent faire adopter des lois, est: quels projets de loi seront signés par M. Obama et auxquels imposera-t-il son veto?

M. Obama a simplement indiqué mercredi qu'il allait parfois opposer son veto à des projets de loi proposés par le Congrès. En revanche, il prendra l'initiative lui-même par moment en adoptant des décrets, ce que les législateurs n'approuveront pas nécessairement.

M. Obama demeure convaincu qu'ils trouveront aussi des terrains d'entente sur plusieurs enjeux.

«C'est normal. C'est ainsi que notre démocratie fonctionne», a-t-il expliqué.

Les démocrates et les républicains pourraient notamment s'entendre sur des réformes financières, les dépenses en infrastructure et sur l'accord de libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) entre 12 pays, dont fait partie le Canada.

Il n'est toutefois pas encore certain de savoir comment cadrera le projet de Keystone XL dans cette nouvelle dynamique.

Le président Barack Obama n'a pas dit grand-chose lorsqu'il s'était fait questionner sur ce plan. Il a seulement répété ses lignes habituelles à l'effet que le projet fait actuellement l'objet d'un examen réglementaire et qu'un litige a été intenté devant les tribunaux au Nebraska.

Il a ajouté que le débat n'était pas d'une importance capitale actuellement, parce que les États-Unis produisent eux-mêmes beaucoup de pétrole.

Les Républicains, quant à eux, ont été clairs: ils essaieront d'utiliser leur nouveau pouvoir dans les deux Chambres pour forcer le président à approuver le projet qu'ils jugent retardé depuis un bon moment.

Les leaders républicains de la Chambre des représentants et du Sénat ont tous deux signé une lettre ouverte dans le Wall Street Journal jeudi, dans laquelle ils ont souligné l'importance d'adopter des mesures bipartisanes pour construire une économie forte.

Ils ont mentionné en premier la construction du pipeline, qui «signifiera des coûts plus bas d'énergie pour les familles et plus d'emplois pour les travailleurs américains».