Barack Obama a écrit en secret au guide suprême iranien pour discuter d'une possible coopération dans la lutte contre le groupe État islamique (EI) à condition qu'il y ait un accord sur le programme nucléaire de Téhéran, indique le Wall Street Journal jeudi.

Le président américain a envoyé une lettre le mois dernier à l'ayatollah Ali Khamenei, dans laquelle il évoque ce qu'il décrit comme une «lutte commune» contre les insurgés sunnites de l'EI, précise le quotidien en citant des «personnes informées à propos de cette correspondance».

L'Iran, pays musulman chiite, et les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1979. Mais de plus en plus, l'Iran est considéré comme un pays susceptible de jouer un rôle pour aider à rétablir la stabilité en Irak et en Syrie.

Refusant de nier ou de confirmer les informations du Wall Street Journal, le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest a déclaré: «Je ne suis pas en mesure de parler de la correspondance privée entre le président et n'importe quel dirigeant de la planète».

L'Iran et le groupe «5+1» (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un accord qui permettrait à la République islamique de poursuivre un programme nucléaire exclusivement civil en échange d'une levée des sanctions internationales.

La communauté internationale accuse Téhéran de vouloir se doter de la bombe atomique.

Josh Earnest a rappelé qu'en marge de ces pourparlers, l'Iran et les États-Unis avaient discuté de la menace posée par les extrémistes sunnites.

Mais il a répété la position américaine selon laquelle «les États-Unis ne coopéreront pas militairement avec l'Iran, ne partageront pas les données de leur renseignement».

Dans sa lettre, M. Obama aurait souligné que toute coopération avec Téhéran dans la lutte contre l'EI dépendrait de la signature d'un accord global sur le nucléaire.

Selon le Wall Street Journal, il s'agirait de la quatrième lettre du président américain au guide suprême iranien depuis son arrivée à la Maison-Blanche en 2009. Des responsables américains ont affirmé au quotidien que le dirigeant iranien n'a jamais répondu personnellement à ces avances.

Nombre d'alliés régionaux de Washington, y compris Israël et l'Arabie saoudite, se sont montrés méfiants vis-à-vis de la tentative de l'administration Obama de discuter avec l'Iran. Les sources du Wall Street Journal ont précisé que la Maison-Blanche n'avait pas informé à l'avance ces pays au sujet des lettres de M. Obama.