La négociatrice américaine sur le nucléaire iranien, Wendy Sherman, a été promue lundi au rang de première adjointe du secrétaire d'État John Kerry, cumulant provisoirement les postes de numéros 2 et 3 du département d'État.

À la demande de M. Kerry, le président Barack Obama a «désigné» Wendy Sherman au poste de secrétaire d'État adjointe, le ministère des Affaires étrangères précisant cependant qu'elle porterait un titre «intérimaire» avant une «nomination» officielle par la Maison-Blanche devant être approuvée par le Congrès, comme c'est la règle pour les postes de la haute administration.

La porte-parole du département d'État Jennifer Psaki n'a pas voulu dire si au bout du compte son gouvernement la nommerait définitivement numéro 2 de la diplomatie américaine. D'autres convoitent le poste, comme le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison-Blanche Tony Blinken, selon des médias spécialisés.

Mme Psaki a loué les «capacités surhumaines en matière de diplomatie» de Mme Sherman, réputée pour son art de la négociation et son sens du détail.

Elle est depuis 2011 la directrice politique du département d'État, soit la numéro 3 du ministère, fonction qu'elle conservera en plus de son titre provisoire de secrétaire d'État adjointe en remplacement de William Burns, un diplomate de carrière tout juste parti en retraite.

Née en 1949, elle est une ancienne cadre du parti démocrate, entrée au département d'État dans les années 1990 sous l'administration de Bill Clinton. Elle s'était fait connaître comme coordinatrice de la politique américaine vis-à-vis de la Corée du Nord, notamment via des négociations sur le programme nucléaire de Pyongyang en vue d'une normalisation des relations entre les deux pays.

Cette proche des anciennes secrétaires d'État Hillary Clinton et Madeleine Albright est depuis trois ans la cheville ouvrière de la diplomatie américaine et la négociatrice en chef des États-Unis au sein du groupe «5+1» (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne) qui cherche un accord final avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé.

Outre ces discussions multilatérales qui ont repris depuis un an, les États-Unis ont des tractations directes avec Téhéran pilotées par Mme Sherman.

Mais alors qu'approche la date-butoir du 24 novembre pour un règlement avec l'Iran, l'équipe américaine va s'étoffer la semaine prochaine au cours d'un cycle de discussions à Oman avec la présence de William Burns, lequel avait mené des négociations secrètes avec les Iraniens en 2011 et 2012.