La Californie va mettre fin aux punitions fondées sur le groupe ethnique dans ses prisons, à la suite d'un accord avec une organisation de défense des droits civiques qui dénonçait le confinement collectif de prisonniers selon leur race.

L'accord, qui n'est pas encore enregistré auprès du tribunal fédéral de Sacramento mais est reproduit jeudi dans le Los Angeles Times, doit «mettre fin à la pratique de "lockdowns" dans les prisons californiennes» -  à savoir le fait de confiner collectivement en cellules les prisonniers d'une même race à la suite d'une infraction ou agression commise par un autre prisonnier de la même race.

«Nous sommes heureux de cet accord et optimistes sur le fait qu'il sera approuvé par le tribunal. Le CDCR (le département californien des prisons, ndlr) a commencé à travailler aux réformes reflétées dans l'accord depuis deux ans et à les mettre en oeuvre en mai», a indiqué à l'AFP un porte-parole du CDCR.

Il a précisé que le projet d'accord devrait être déposé «rapidement, peut-être aujourd'hui (jeudi)» au tribunal et devra ensuite recevoir l'accord du juge fédéral ayant suivi le dossier.

Cette pratique discriminatoire avait été dénoncée dans une plainte datant de 2008, qui a été transformée en plainte en nom collectif.

La plainte avait été initialement déposée par un prisonnier, Robert Mitchell, détenu à la prison High Desert State, après un incident survenu en 2006: «Toute la population afro-américaine du quartier C» de la prison avait été «placée en "lockdown" après un incident ayant eu lieu dans un autre quartier, impliquant une autre race», expliquait la plainte.

L'accord amiable a été signé entre la ministre de la Justice de Californie, Kamala Harris, au nom du CDCR et de l'organisation Prison Law Office, qui défend les droits des prisonniers, selon son texte.

D'après le site de Prison Law Office, les employés de prison avaient informé les plaignants que c'était la politique du CDCR «quand il y a un incident qui implique une race de confiner tous les prisonniers de cette même race».

Les plaignants demandaient la fin des pratiques «anticonstitutionnelles» du «lockdown» et des punitions sur une base du groupe ethnique, ainsi que des dommages et intérêts.