Plusieurs avions militaires russes ont été interceptés cette semaine dans des zones de restriction près de l'Alaska et au Canada par des avions américains et canadiens, ont indiqué vendredi des responsables américains de la Défense.

Mais aucun des appareils russes n'a pénétré dans les espaces aériens américain ou canadien, a précisé un porte-parole du commandement américain de la défense aérienne chargé de l'Amérique du Nord (Norad), Jamie Humphries.

Deux avions de chasse russes MIG 35, accompagnés par deux avions ravitailleurs et deux bombardiers de longue portée, sont entrés dans une zone de restriction américaine mercredi et ont été interceptés par des avions de chasse américains F-22 près de l'Alaska, selon ces responsables.

Les appareils russes ont quitté ensuite la zone sans incident, a affirmé à l'AFP un de ces responsables, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

C'est «la première fois depuis longtemps» que des avions de chasse pénètrent dans cette zone, a souligné un responsable américain.

Cette incursion mercredi a été suivie d'un deuxième incident jeudi impliquant deux bombardiers russes à longue portée, qui ont pénétré une zone de restriction canadienne.

Deux avions de chasse canadiens CF-18 ont intercepté les bombardiers, qui ont quitté la zone sans incident, a encore dit M. Humphries.

Les zones de restrictions (air defense identification zone, ADIZ) sont situées aux confins de l'espace aérien d'un pays et servent de zones tampons, afin de laisser aux gouvernements le temps d'intervenir auprès d'avions potentiellement hostiles. Mais ces zones ne sont pas liées à des traités internationaux ni régulées par des lois internationales.

Ces incidents aériens ont coïncidé avec la visite aux Etats-Unis du président ukrainien Petro Porochenko, dont le pays est en conflit avec des séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine.

Le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, a estimé qu'il n'y avait pas de lien entre cette visite et les incidents aériens.

«Nous avons déjà été confrontés à ce genre d'incident. Nous les prenons très au sérieux. Et nous procédons à des interceptions régulièrement», a expliqué M. Kirby sur CNN.

«Comme d'habitude, nous allons informer la Russie de nos intentions et nous évoquerons sûrement nos inquiétudes avec elle le moment venu», a-t-il ajouté.

On ne sait pas si les appareils russes se trouvaient dans ces zones en raison d'exercices annoncés par Moscou en extrême-Orient, y compris des entraînements dans la région de Kamchatka (est de la Russie).

Ces exercices surnommés Vostok-2014 ont commencé vendredi et doivent se poursuivre jusqu'au 25 septembre, avec 100 000 soldats et 120 avions, selon le ministère russe de la Défense.