La Cour suprême des États-Unis a rejeté lundi une nouvelle affaire limitant le droit à l'avortement, qui concernait cette fois l'obligation pour une femme de faire une échographie avant de pratiquer une interruption volontaire de grossesse.

En refusant de se saisir de ce dossier, la haute Cour confirme de fait l'illégalité de cette étape obligatoire, dont l'Oklahoma avait fait une condition avant tout avortement.

La Cour suprême de l'Oklahoma avait déjà estimé inconstitutionnelle la loi locale qui exige «l'exécution, la révélation et l'explication d'une échographie pré-avortement». L'État estimait quant à lui avoir «un intérêt légitime à réduire le risque qu'une femme fasse le choix d'une IVG, pour découvrir plus tard, avec des conséquences psychologiques dramatiques, que sa décision n'était pas pleinement informée».

La loi exigeait que tout médecin pratique une échographie au moins une heure avant un avortement, qu'il «fournisse une explication simultanée, montre les images afin que la femme enceinte puisse les voir, donne une description médicale de l'échographie, qui doit comprendre les dimensions de l'embryon ou du foetus, l'activité cardiaque et la présence des membres extérieurs et des organes internes». Il devait «obtenir une autorisation écrite de la femme» même si dans la loi, «rien n'empêche une femme enceinte de détourner ses yeux des images de l'échographie».

Après l'avoir examinée à trois reprises en conférence privée, la Cour suprême américaine a refusé de se saisir de cette affaire, sans aucun commentaire.

Très sollicitée cette saison en matière d'avortement, la haute Cour a annoncé la semaine dernière qu'elle ne trancherait pas immédiatement dans la controverse sur la pilule abortive qui agite régulièrement plusieurs États américains. Elle a ainsi de fait permis le recours à la pilule RU-486 en Oklahoma.

Elle doit aussi dire très prochainement si elle se saisira d'une loi anti-IVG au Texas qui pourrait entraîner la fermeture de plus du tiers des cliniques pratiquant l'avortement dans cet État.

Quarante ans après sa décision «Roe v. Wade» de janvier 1973, légalisant l'avortement dans le pays, les observateurs s'attendent à ce que la haute Cour revisite la question alors que de plus en plus d'États américains votent des lois restrictives sur l'IVG.

Déjà, la haute Cour se penchera le 15 janvier sur le droit des manifestants «pro-vie» à protester devant les cliniques pratiquant l'avortement.