Le président Barack Obama a promis mardi que les États-Unis continueraient à s'en prendre aux extrémistes, après deux raids distincts en Somalie et en Libye le week-end dernier, mais a refusé de commenter la légalité de l'opération à Tripoli.

«Nous avons dégradé le noyau central d'Al-Qaïda qui opérait avant tout entre l'Afghanistan et le Pakistan. Mais maintenant, il existe des groupes régionaux, certains liés de façon explicite à Al-Qaïda ou à cette idéologie, d'autres plus autonomes», a observé M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche.

«Rares sont ceux qui peuvent opérer à l'extérieur de leurs frontières, mais ils peuvent faire beaucoup de dégâts au sein de leurs frontières», a expliqué le président, en citant l'Afrique parmi les endroits dans lesquels ces groupes peuvent se cacher.

«Nous allons devoir continuer à nous en prendre à eux. Mais il y a une différence entre poursuivre les terroristes et nous impliquer dans des guerres», a prévenu M. Obama.

L'opération en Libye a abouti à la capture d'Abou Anas al-Libi, un chef présumé d'Al-Qaïda. Elle a été dénoncée par le gouvernement libyen comme une «violation flagrante de la souveraineté nationale», et Tripoli a enjoint Washington de lui remettre «immédiatement» le suspect.

Les forces spéciales américaines ont capturé Libi samedi lors d'un raid audacieux à son domicile. Il s'agit d'un Libyen figurant sur la liste des personnes les plus recherchées par la police fédérale américaine (FBI), qui offrait «jusqu'à 5 millions de dollars» pour toute information permettant son arrestation ou sa condamnation.

De son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, ce chef présumé du réseau Al-Qaïda était recherché par les États-Unis qui l'accusent d'implication dans les attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya (plus de 200 morts). Il avait été inculpé en 2000 par un tribunal fédéral à New York.

L'autre raid mené samedi en Somalie visait le Kényan d'origine somalienne Abdulkadir Mohamed Abdulkadir, un dirigeant du groupe islamiste shebab surnommé «Ikrima», qui était «un commandant des combattants étrangers pour les shebab en Somalie», a indiqué à l'AFP un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.

Le résultat de l'opération n'est toutefois pas clair: celle-ci «ne s'est pas soldée par la capture d'Ikrima», s'est contenté de déclarer le porte-parole du Pentagone, George Little, également lundi.

M. Obama a salué ces deux opérations, estimant qu'elles illustraient «les capacités, le dévouement et le talent extraordinaires des membres de nos forces armées».

Mais, interrogé par un journaliste de l'AFP sur la légalité de la capture de Libi vis-à-vis du droit international, M. Obama a refusé de répondre.

«Nous savons que Libi a aidé à planifier et à mettre en oeuvre des complots qui ont abouti à la mort de centaines de personnes, dont de nombreux Américains. Nous en avons des preuves solides. Et il sera traduit en justice», a-t-il juré.

Amnesty International a dénoncé la capture de Libi, transporté, selon les Américains, à bord d'un navire de guerre de l'US Navy dans la région pour interrogatoire.

Washington «doit immédiatement confirmer son lieu de détention et lui fournir l'accès à un avocat, à des soins médicaux et (lui permettre de contacter) des membres de sa famille», a souligné l'organisation.