Barack Obama s'en est directement pris jeudi au président républicain de la Chambre des représentants John Boehner pour la paralysie de l'État provoquée selon lui depuis trois jours par ses troupes.

«Votez (un budget), arrêtez cette comédie et mettez fin à cette paralysie!», a lancé le président des États-Unis lors d'une intervention dans une PME de Rockville, au Maryland, dans la banlieue nord-ouest de Washington.

«La seule chose qui paralyse l'État, la seule chose qui empêche les gens de revenir travailler, la recherche fondamentale de redémarrer et les PME d'obtenir des prêts (...) la seule chose qui empêche cela de se produire dans les cinq prochaines minutes est que John Boehner ne veut même pas autoriser un vote sur le projet de loi (d'orientation budgétaire), parce qu'il ne veut pas s'aliéner les extrémistes dans son parti», a encore dit M. Obama.

M. Boehner, qui a rencontré M. Obama avec les autres chefs de file du Congrès mercredi soir à la Maison-Blanche, avait ensuite déploré que le président ait «répété une nouvelle fois qu'il ne voulait pas négocier».

Faute d'un accord sur le budget au Congrès, les administrations centrales des États-Unis sont partiellement fermées depuis mardi matin 0 h.

Les troupes de M. Boehner, opposées à la réforme de l'assurance-maladie promulguée par M. Obama en 2010 et dont un volet crucial est entré en vigueur mardi, refusent de voter un budget qui n'en supprimerait pas le financement.

Ces élus ont aussi menacé de lier cette question à celle du relèvement du plafond de la dette, nécessaire selon le Trésor d'ici au 17 octobre.

Si le Congrès n'y donne pas son feu vert, les États-Unis risqueront de se retrouver en défaut de paiement à partir de cette date, une situation sans précédent.

Jeudi à Rockville, M. Obama a encore une fois affirmé qu'il ne céderait pas aux demandes de «rançon» des républicains et exclu de négocier sur le plafond de la dette.