La Maison Blanche a défendu vendredi l'utilité de la tournée africaine que doit entreprendre le président Barack Obama à la fin du mois, mais a refusé de l'envisager sur l'angle du coût pour le contribuable, après des informations de presse publiées la veille.

Le Washington Post a affirmé jeudi que le voyage que doivent effectuer M. Obama et son épouse Michelle au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie fin juin et début juillet coûterait entre 60 et 100 millions de dollars, au moment où l'État fédéral subit une cure d'austérité.

Le conseiller adjoint de sécurité nationale de M. Obama, Ben Rhodes, a refusé de confirmer ou de commenter ces informations, tirées selon le journal d'un document confidentiel transmis par «une personne préoccupée du montant des ressources nécessaires pour ce voyage».

M. Rhodes a en revanche affirmé qu'il était «grand temps» pour M. Obama d'effectuer une tournée en Afrique subsaharienne. Depuis le début de son premier mandat il y a cinq ans, il n'a visité qu'une seule fois le continent noir, au Ghana, en juillet 2009.

«L'Afrique est une région extrêmement importante. Nous y avons des intérêts énormes. Certaines des économies qui croissent le plus vite sont situées en Afrique (...) Nous travaillons avec des pays africains sur des dossiers de sécurité cruciaux», a ajouté le conseiller.

«Donc, pour les États-Unis, cela n'a pas de sens de dire que nous sommes un leader mondial sauf sur ce continent (...) il nous faut être présents en Afrique», a-t-il ajouté, en faisant valoir que la Chine, la Turquie et le Brésil, notamment, avaient développé leur présence ces dernières années.

«Les États-Unis cèderaient leur position prépondérante dans le monde si le président des États-Unis n'était pas sérieusement engagé en Afrique», a-t-il insisté, en assurant que l'absence jusqu'ici de voyage en Afrique de M. Obama, né aux États-Unis d'un père kényan, avait «beaucoup déçu» sur le continent.

M. Rhodes a toutefois refusé de s'étendre sur le coût de ce voyage, alors que le Washington Post a évoqué un budget gonflé par le déploiement de «centaines d'agents du Secret Service», la police d'élite protégeant M. Obama et sa famille, l'envoi par avion de 56 véhicules dont 14 limousines, ainsi que de feuilles de verre blindé pour renforcer les fenêtres des hôtels où les Obama séjourneront.

Le journal a aussi assuré que la présidence avait renoncé à un safari des Obama dans un parc national lors de l'escale tanzanienne de la tournée présidentielle.

«Ce n'est pas nous qui déterminons le coût de la sécurité du président», a dit M. Rhodes. «Le Secret Service prendra les mesures qu'il estime nécessaires pour protéger le président».

«Mais d'un point de vue de politique étrangère, des gens estiment qu'il était grand temps que ce voyage ait lieu», a-t-il expliqué. «Et franchement, le retour sur investissement sera excellent, parce que lorsqu'on se rend dans des régions comme l'Afrique qui ne reçoivent pas beaucoup de visites présidentielles, les effets de la visite ont tendance à durer longtemps».