Le vice-président américain Joe Biden a annoncé jeudi, le jour même où éclatait une nouvelle fusillade dans un lycée, qu'il remettrait à Barack Obama ses propositions sur la législation sur les armes à feu d'ici mardi.

Joe Biden a rencontré des membres d'associations de chasseurs et de tir sportif, mais aussi des représentants de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby pro-armes à feu américain.

Assurant qu'il s'était «engagé» à remettre à Barack Obama ses propositions d'ici mardi, il a laissé entendre qu'il pourrait proposer une restriction sur les chargeurs de grande capacité et des contrôles d'identité plus stricts pour les acheteurs d'armes à feu.

«Je ne suis pas encore arrivé à une conclusion, je suis en train de rédiger des recommandations que le président examinera», a déclaré M. Biden à des journalistes avant sa rencontre avec les représentants des chasseurs et des amateurs de tir sportif.

À l'issue de sa rencontre avec M. Biden, la NRA a de son côté fait part de son mécontentement: «Nous avons été déçus du fait que cette réunion ait très peu à voir avec la sécurité de nos enfants et qu'elle ait en revanche beaucoup à voir avec un programme visant à attaquer le Deuxième amendement» de la Constitution américaine, qui garantit le droit de porter des armes.

«Ce groupe de travail a passé beaucoup de temps à étudier des propositions de restrictions visant des propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi --des Américains honnêtes, qui paient leurs taxes et travaillent dur», a renchéri dans un communiqué le lobby.

«Nous ne laisserons pas les propriétaires d'armes qui respectent la loi payer pour les actes de criminels et de fous», a conclu la NRA.

«Le président va agir»

Barack Obama avait chargé son vice-président de mener une réflexion sur la législation encadrant les armes à feu aux États-Unis au lendemain de la tuerie de Newtown (Connecticut, nord-est), le 14 décembre. Vingt-six personnes, dont 20 enfants, avaient alors été tuées par un assaillant de 20 ans lourdement armé dans une école.

Le président américain avait évoqué «le pire jour de sa présidence».

Ce massacre --l'un des plus graves n'ayant jamais touché un établissement scolaire dans le pays-- avait une nouvelle fois relancé le débat sur les armes à feu, après une succession de fusillades meurtrières les mois précédents --dont celle ayant fait 12 morts dans un cinéma du Colorado (ouest) lors de la première du film «Batman» en juillet.

Jeudi, alors que Joe Biden menait ses consultations, une nouvelle fusillade a eu lieu dans un lycée de Californie. Un élève a été grièvement blessé dans cette fusillade dont l'auteur présumé --un autre élève-- a été arrêté.

Un élève de 16 ans a fait irruption dans une salle de classe d'un lycée public de la ville de Taft, située à 160 km au nord-ouest de Los Angeles, et a tiré à bout portant sur un de ses camarades, avant d'en viser un autre sans succès, a déclaré Donny Youngblood, shérif du comté de Kern.

La victime, dans un «état critique», a été héliportée vers un hôpital du comté, alors que le lycée était bouclé pour être fouillé par la police.

Après les premiers coups de feu, le professeur et un responsable du lycée ont engagé la conversation avec le tireur, permettant aux 28 autres élèves de sortir de la classe sains et saufs.

Mercredi, Joe Biden avait rencontré des représentants d'associations de victimes d'armes à feu. Il a également eu des réunions avec des personnes travaillant dans le secteur de la psychiatrie et doit encore rencontrer des membres de l'industrie du jeu vidéo.

«Il existe un consensus assez large sur les trois, quatre ou cinq choses dans le domaine de la sécurité des ventes d'armes qui pourraient et devraient être faites», avait-il lancé.