Malgré ses efforts pour faire déménager le procès en dehors de la ville qu'il a dirigée durant six années, le procès de Kwame Kilpatrick, l'ex-maire de Detroit, s'ouvre aujourd'hui dans la capitale de l'automobile. Un procès pour corruption qui pourrait durer plusieurs mois et envoyer celui que l'on surnommait le « maire hip-hop » derrière les barreaux pour plus d'une décennie.

Celui qui a été forcé de démissionner de la mairie de Detroit en 2008, à la suite de nombreux scandales, est aujourd'hui accusé d'avoir amassé des centaines de milliers de dollars grâce notamment à des pots-de-vin et des rétrocommissions. Son père Bernard est également co-accusé dans cette affaire, dernier chapitre de la déchéance d'une famille qui était considérée comme le clan politique le plus puissant de Detroit. La mère de Kwame, Carolyn Cheeks Kilpatrick est quant à elle membre de la Chambre des représentants.

Selon l'acte d'accusation d'une centaine de pages, des charges de racket, d'extorsion, de fraudes, de corruption et d'évasion fiscale pèsent contre Kwame Kilpatrick.

Devenu en 2002 le plus jeune maire de l'histoire de Detroit à 31 ans, Kwame Kilpatrick était surnommée le « maire hip-hop » pour son amour affiché de ce style musical, très populaire dans sa ville, qui a notamment vu grandir Eminem.

En 2007, le maire Kilpatrick s'était retrouvé dans l'eau chaude après qu'une radio eut révélé qu'il avait utilisé 8600$ provenant des coffres de son organisation à but non lucratif Kilpatrick Civic Fund pour payer un séjour californien dans un hôtel cinq étoiles.

En octobre 2008, il a à nouveau eut maille à partir avec la justice, purgeant une peine de 14 mois de prison pour n'avoir pas respecter les conditions de sa probation en lien avec une condamnation pour parjure alors qu'il avait menti au sujet d'une relation extraconjugale, impliquant une effeuilleuse, assassinée en 2003.

- Avec AP et Washington Post