Les États-Unis prennent «des mesures fortes» pour protéger leurs ambassades dans le monde, a annoncé mardi la secrétaire d'État Hillary Clinton, démentant que Washington ait eu vent de l'attaque qui se tramait contre son consulat en Libye le 11 septembre.

«Nous n'avions aucun renseignement exploitable sur une attaque planifiée ou imminente contre notre poste à Benghazi», a déclaré Mme Clinton lors d'un point de presse aux côtés de son homologue mexicaine Patricia Espinosa.

Après une semaine de violences antiaméricaines dans le monde arabo-musulman, «nous sommes en train de prendre des mesures fortes pour protéger le personnel des ambassades et consulats dans le monde entier», a ajouté la chef du département d'État, qui pilote le premier réseau diplomatique de la planète.

Mme Clinton a également assuré que «les dispositifs de sécurité de tous les postes» diplomatiques et consulaires américains dans le monde «étaient en cours de révision» et seraient «rehaussés au besoin».

Des pays du Proche-Orient, d'Afrique du Nord, d'Asie et d'Europe sont secoués depuis une semaine par une vague de violences dirigées contre les États-Unis après la diffusion sur internet d'un film américain amateur islamophobe.

Le président Barack Obama a lui aussi assuré mardi soir, en participant à l'enregistrement de l'émission de l'humoriste David Letterman à New York, que les ambassades seraient «renforcées» et que la sécurité des diplomates était un impératif pour son administration.

«Le message que nous devons faire parvenir au monde musulman est que nous nous attendons à ce que vous travailliez avec nous pour protéger les nôtres, et aussi choquante que cette vidéo puisse être --et nous l'avons évidemment dénoncée, le gouvernement américain n'avait rien à voir avec elle-- ce n'est jamais une excuse pour la violence», a assuré le président.

L'ambassadeur des États-Unis en Libye et trois autres Américains ont été tués le 11 septembre dans l'attaque armée du consulat de Benghazi, un drame sur lequel la Libye et le FBI enquêtent. «Nous ne serons pas tranquilles tant que les personnes qui ont orchestré cette attaque ne seront pas retrouvées et punies», a martelé Mme Clinton, précisant que Tripoli et Washington coopéraient.

«Nous serons ainsi sûrs de trouver qui a assassiné nos quatre collègues et dans quelles circonstances», a-t-elle dit.

Face aux agressions contre leurs représentations diplomatiques et consulaires, les États-Unis avaient déjà fait part en fin de semaine dernière de «mesures supplémentaires» pour renforcer leur sécurité dans des pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord. Cent soldats Marines ont été dépêchés en Libye et 50 autres au Yémen, mais le Soudan a refusé l'entrée de ces «forces spéciales».

Washington a ordonné aussi ce week-end l'évacuation de tout son personnel non essentiel de Tunisie et du Soudan, et a déconseillé à ses concitoyens de se rendre dans ces pays.

La porte-parole du département d'État Victoria Nuland a précisé qu'au Pakistan, théâtre de plusieurs manifestations, les consulats généraux de Lahore, Karachi et Peshawar étaient «fermés», mais pas l'ambassade à Islamabad. La représentation diplomatique américaine au Caire est elle aussi ouverte, au contraire du consulat général d'Alexandrie, qui reste fermé.