Un juge fédéral de Washington a condamné l'Iran à payer plus de 813 millions de dollars de dommages et intérêts à des familles de victimes de l'attentat de 1983 au Liban, qui a fait 241 morts parmi les soldats américains, a-t-on appris vendredi dans un document judiciaire.    

« Après cette décision, ce tribunal aura condamné l'Iran à plus de 8,8 milliards de dollars dans des jugements concernant l'attentat à la bombe de 1983 à Beyrouth », a écrit le juge Royce Lamberth, dans sa décision rendue mardi. « L'Iran enregistre une note considérable pour son soutien au terrorisme », a-t-il commenté dans ce document dont l'AFP a obtenu une copie.

Or « nombre d'autres affaires concernant l'attentat de Beyrouth sont encore en attente et leur conclusion augmentera certainement ce montant », a ajouté le juge.

Le 23 octobre 1983, 241 soldats américains, parmi lesquels 220 Marines, ont été tués à Beyrouth quand un camion chargé de 19 tonnes d'explosifs a été lancé contre le quartier général des forces américaines près de l'aéroport international de la capitale libanaise.

L'attentat, le plus meurtrier contre des Américains avant les attaques du 11 septembre 2001, a été attribué au mouvement chiite intégriste libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran.

Le même jour, 58 parachutistes français ont été tués dans un attentat similaire à Beyrouth.

« Cependant, aucune compensation - même si elle contient plusieurs milliards - ne pourra refléter avec justesse les innombrables vies qui ont été bouleversées par ces actes lâches de l'Iran », a ajouté le juge Lamberth dans sa décision.

Cette nouvelle condamnation à un total de près de 813,77 millions de dollars s'ajoute aux sept précédentes, dont la dernière en date, le 7 septembre 2007, avait infligé 2,65 milliards de dollars à l'Iran en vertu de la loi américaine qui permet de punir les pays étrangers (FSIA).

« Le tribunal applaudit la persévérance des plaignants pour rendre l'Iran responsable de son soutien lâche au terrorisme. Le tribunal conclut que l'accusé Iran doit être puni dans toute l'étendue juridiquement possible pour l'attentat du 23 octobre 1983 à Beyrouth. Cet acte horrible a affecté d'innombrables personnes et familles, dont certaines reçoivent une compensation » dans ce jugement, a ajouté le tribunal fédéral de Washington.