Une surveillante d'autobus scolaire victime d'insultes et d'agressions verbales par quatre élèves du secondaire dans l'État de New York a déclaré à la police, jeudi, qu'elle ne voulait pas que les garçons soient accusés au criminel.

La popularité de la vidéo, filmée avec un téléphone cellulaire et mise en ligne sur YouTube, s'est répandue comme une traînée de poudre aux États-Unis - et jusqu'à Toronto, où un homme a lancé une campagne de souscription pour offrir des vacances à la surveillante.

On y voit Karen Klein, âgée de 68 ans, se faire invectiver pendant une dizaine de minutes par des adolescents (vidéo en anglais seulement). Elle semble multiplier les efforts pour ignorer le flot d'injures qui lui est adressé, mais à un certain moment, la grand-mère de huit petits-enfants éclate en sanglots.

Mme Klein a soutenu à la police être contente du soutien reçu de sa communauté suite à cette attaque verbale survenue lundi à bord d'un autobus du conseil scolaire Greece Central.

Jeudi matin, la vidéo avait déjà été visionnée plus de 1,5 million de fois sur YouTube.

Le sort réservé à Mme Klein à bord de ce bus scolaire a suscité l'indignation et une importante vague de soutien un peu partout. Un site Web de financement a permis d'amasser plus de 210 00 $ dès jeudi après-midi pour que Mme Klein puisse s'offrir des vacances.

Des médias rapportaient que l'initiative d'une telle collecte de fonds avait été lancée par Max Sidorov, un nutritionniste de Toronto et diplômé de l'université York, après qu'il eut visionné la vidéo.

Mme Klein, qui était de passage jeudi sur le plateau de l'émission «Today», du réseau NBC, a mentionné qu'il lui avait fallu faire preuve d'une grande maîtrise pour ne pas répondre aux injures qui lui étaient lancées lundi. Des élèves de septième et huitième années (première et deuxième année de l'école secondaire au Québec), l'ont insultée pendant le trajet de l'autobus dans un quartier résidentiel de Rochester, neuvième ville en importance dans l'État de New York.

Mme Klein a affirmé en entrevue qu'elle n'avait pas l'habitude d'être aussi calme, et qu'elle était convaincue que ces enfants n'agissaient pas de la sorte lorsqu'ils étaient à la maison. Elle a aussi exprimé sa reconnaissance face aux témoignages de soutien reçus.

«Je suis épatée. J'ai reçu des lettres aimables, des courriels, des messages Facebook. C'est un peu comme si je réalisais qu'il y avait tout un monde qui m'était inconnu jusqu'à maintenant. C'est vraiment génial», a-t-elle mentionné.

Le soutien manifesté à Mme Klein survient par ailleurs dans un contexte où l'attention accordée au dossier de l'intimidation est croissant aux États-Unis et au Canada.

L'Ontario a adopté ce mois-ci une loi contre l'intimidation à l'école, malgré la sortie des professeurs catholiques et des hommes d'Église, qui se sont prononcés contre les dispositions permettant aux élèves de baptiser des clubs contre l'homophobie «alliances gais-hétéros».

La Maison-Blanche a tenu plus tôt cette année une conférence sur la prévention de l'intimidation, estimant que quelque 13 millions d'élèves en sont victimes, ou environ le quart des enfants allant à l'école. Le président Barack Obama avait déclaré espérer défaire le «mythe selon lequel l'intimidation n'est qu'un rite de passage ou un moment inévitable de l'enfance».

Mme Klein n'a pas signalé l'incident, mais la direction de l'école a avisé le service de police de la ville de Greece. Les policiers ont interrogé les enfants impliqués, mais aucun d'entre eux n'a été accusé.

Au moins deux autres vidéos en ligne montrent Mme Klein en train de se faire insulter par des étudiants à bord d'un autobus.