Le Congrès américain va se pencher sur le scandale de prostitution en Colombie qui secoue la police d'élite chargée de protéger le président Barack Obama, un épisode qualifié jeudi de «stupide» par un haut responsable du Sénat.

«Des commissions vont tenir des auditions» sur cette affaire, a confirmé en conférence de presse le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid.

«Mais voici ce que je peux dire: aucune audition en commission ne va empêcher les gens d'être stupides», a-t-il dit avant d'ajouter: «Il n'y a aucun projet de loi que l'on peut adopter pour obliger les gens à avoir du bon sens».

La Commission judiciaire du Sénat tiendra le 25 avril une audition prévue à l'avance avec la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure Janet Napolitano, qui selon une source parlementaire «pourrait très bien se voir poser des questions sur l'incident (et soyons honnêtes, c'est plutôt certain)».

Plusieurs élus se sont exprimés depuis le début de la semaine à mesure qu'ils apprenaient les détails de cette affaire qui a impliqué 11 membres du Secret Service ainsi que des militaires. Ceux-ci sont accusés d'avoir fréquenté des prostituées en marge de la visite du président Barack Obama en Colombie le week-end dernier pour le sommet des Amériques.

Le sénateur républicain Jefferson Sessions, l'un des membres de la Commission judiciaire, a dénoncé l'attitude «inacceptable» des agents, avant de souligner la responsabilité du président Obama à ses yeux dans cette affaire. «Le président est le garant de la discipline (...) les présidents doivent être tenus pour responsables». «Je n'ai pas l'impression que ce président possède les qualités de gestion» nécessaires, a-t-il dit.

Par ailleurs, les responsables républicain et démocrate de la Commission de surveillance du gouvernement de la Chambre des représentants ont envoyé mercredi une lettre au patron du Secret Service, Mark Sullivan, pour lui demander de leur fournir d'ici au 1er mai les détails de l'affaire.

Mercredi soir, le Secret Service a annoncé dans un communiqué qu'il se séparait de trois des 11 agents impliqués dans ce scandale.