Vêtus de survêtements de sport à capuchon semblables à celui que portait Trayvon Martin le soir où il a été tué, de nombreux prêcheurs et fidèles ont lancé un appel à la justice, dimanche, dans la mort par balle de cet adolescent de race noire et non armé, le mois dernier en Floride.

Il y aura un mois, lundi, que Trayvon Martin a été abattu alors qu'il marchait vers sa résidence, par une soirée pluvieuse, dans un secteur faisant l'objet d'une surveillance de quartier. L'homme qui a tiré les coups de feu, George Zimmerman, le bénévole responsable de la surveillance ce soir-là, avait appelé la police et rapporté la présence d'un personnage louche, vêtu d'un survêtement à capuchon.

Trayvon Martin, âgé de 17 ans, transportait un sac de bonbons Skittles et une canette de thé glacé et parlait au téléphone avec sa copine. Aujourd'hui, les demandes afin que l'homme de 28 ans soit formellement accusé se font de plus en plus pressantes.

Les messages prononcés des chaires de centres religieux afro-américains de nombreuses grandes villes américaines, dimanche, portaient sur cette tragédie «évitable» et qui fournit beaucoup plus de questions que de réponses. Et bien que retentissaient les requêtes pour que George Zimmerman soit arrêté, certains intervenants ont dit souhaiter que ce drame serve de tremplin à des actions plus importantes.

Devant des centaines de personnes, dans une salle remplie à craquer à Eatonville, à une trentaine de kilomètres des lieux du drame, le révérend Jesse Jackson s'est demandé comment faire pour transformer la douleur en puissance, et comment passer d'un «moment à un mouvement qui permet de gagner les faveurs des autres».

Entouré de très jeunes enfants et d'adolescents assis derrière lui, le révérend Jackson a notamment demandé que la mort de Trayvon Martin permette de relance la Commission des droits civiques et attire l'attention sur des sujets qui font l'objet de débats, et ce depuis des années.

«Le sang des innocents est puissant», a lancé le révérend Jackson, avant d'évoquer les noms d'Emmett Till, un garçon de 14 ans de Chicago lynché au Mississippi en 1955 pour avoir supposément sifflé en direction d'une femme de race blanche, ainsi que ceux de Medgar Evans et de Martin Luther King, deux figures emblématiques des droits civiques.

Il a également présenté un plaidoyer afin de modifier la loi «Stand Your Ground», qui stipule qu'une personne peut «camper sa position et confronter la force avec la force» s'il se sent menacé ou attaqué. L'avocat Craig Sonner a déclaré que George Zimmerman n'était pas raciste et émis l'opinion que cette affaire relevait de cette loi.