Barack Obama s'est prononcé dimanche pour une solution diplomatique à la crise sur le programme nucléaire iranien, regrettant qu'«on parle trop de guerre» contre Téhéran en ce moment, mais il s'est aussi redit très clairement prêt à «utiliser la force» si nécessaire.

Le président américain s'est exprimé devant l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le principal lobby pro-Israël aux États-Unis, à la veille d'une rencontre très attendue avec le premier ministre de l'État hébreu Benjamin Netanyahu, qui s'exprimera devant l'Aipac lundi aussi.

S'exprimant dimanche avant le président américain, son homologue israélien Shimon Peres a lui aussi assuré que l'État hébreu «privilégi(ait) la paix». «Mais si nous sommes obligés de combattre, croyez-moi: nous vaincrons», a ajouté M. Peres, qui devait rencontrer brièvement le président américain en marge de la rencontre de l'AIPAC.

«L'Iran est un régime diabolique, cruel, moralement corrompu», a dénoncé M. Peres devant des milliers de délégués de l'AIPAC: «L'Iran est le centre, le mécène et le financier de la terreur dans le monde. L'Iran est un danger pour le monde entier».

«On parle trop de guerre» contre l'Iran en ce moment, a assuré dans la foulée le président américain, dans une allusion aux menaces voilées de l'État hébreu d'attaquer unilatéralement l'Iran.

«Au cours des dernières semaines, de telles discussions n'ont servi que le régime iranien, en faisant grimper le prix du pétrole, dont il dépend pour financer son programme nucléaire», a poursuivi Barack Obama.

Il a au contraire appelé Téhéran à faire le choix de la voie diplomatique pour résoudre cette crise, soulignant que l'Iran était «soumis à une pression plus forte que jamais» en raison des sanctions adoptées par les États-Unis et leurs alliés.

«Je crois fermement qu'il y a encore la place pour la diplomatie --accompagnée d'une certaine pression-- pour résoudre cette crise. Les États-Unis et Israël affirment ensemble que l'Iran n'a pas encore d'arme nucléaire, et nous sommes très vigilants dans la surveillance de leur programme», a-t-il poursuivi.

Mais à l'instar de son homologue israélien, le président américain a rappelé très clairement que «toutes les options rest(aient) sur la table» pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, y compris «une action militaire».

«Les dirigeants de l'Iran doivent savoir que je ne mène pas une politique d'endiguement. Je mène une politique qui consiste à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire. Et comme je l'ai déjà dit très clairement au cours de mon mandat, je n'hésiterai pas à utiliser la force pour protéger les États-Unis et leurs intérêts», a assuré le président américain.

Régulièrement critiqué par ses adversaires républicains pour une position que ces derniers ne jugent pas assez marquée en faveur d'Israël, le président américain s'est par ailleurs attaché à assurer qu'il «souten(ait) Israël dans les moments cruciaux».

«Au cours des trois dernières années, en tant que président des États-Unis, j'ai tenu mes engagements en faveur de l'État d'Israël. À chaque moment crucial, à chaque embranchement sur la route, nous avons été présents pour Israël», a-t-il assuré.

Les discours de MM. Peres et Obama devant l'AIPAC interviennent alors que l'État hébreu fait planer depuis plusieurs semaines la menace d'une intervention unilatérale pour mettre un terme au programme nucléaire iranien.