La fondation américaine Susan G. Komen, qui se bat contre le cancer du sein, a annoncé vendredi qu'elle revenait sur une décision qui fait polémique depuis deux jours aux États-Unis de ne plus subventionner un organisme pratiquant des avortements.

«Nous allons continuer à verser des subventions à ceux qui les reçoivent déjà, y compris à Planned Parenthood», un organisme de planification familiale, a indiqué un communiqué du PDG de la Susan G. Komen for the Cure Foundation, Nancy Brinker.

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Planned Parenthood a affirmé dans la foulée «être ravie de pouvoir continuer à travailler avec la fondation pour aider à prévenir le cancer du sein chez les plus pauvres».

La polémique entre partisans et adversaires du droit à l'avortement enfle depuis deux jours aux États-Unis après la décision de la célèbre et puissante fondation de ne plus subventionner Planned Parenthood, qui propose un suivi médical sur le cancer du sein, mais pratique aussi des avortements.

La fondation avait justifié sa décision en affirmant retirer ses subventions à tous les organismes faisant l'objet «d'enquêtes», une référence à celle demandée par un représentant républicain, Cliff Stearns, sur l'utilisation de fonds publics pour la pratique d'avortements.

Pour Planned Parenthood, le lobby anti-avortement avait largement pesé sur cette décision.

Jeudi, quelque 6000 personnes avaient réagi à la décision de Komen en offrant plus de 400 000 dollars de promesses de dons, le maire de New York Michael Bloomberg promettant 250 000 dollars de plus. À Washington, 26 sénateurs démocrates et indépendants avaient demandé par lettre à Komen de revenir sur sa décision.

La question de l'avortement fait l'objet, particulièrement en période électorale, de batailles polémiques permanentes aux États-Unis, entre les «prochoix», favorables au droit à l'avortement, et les groupes conservateurs et religieux, les «pro-vies».