L'immunité des soldats américains, exigence de Washington pour maintenir un contingent en Irak après 2011, constitue «un obstacle majeur» dans les négociations avec Bagdad qui y est opposé, a reconnu lundi un haut responsable américain de la Défense.

«Personne n'a encore jeté l'éponge» dans ces négociations, a-t-il toutefois précisé à l'AFP répondant aux affirmations de plusieurs médias américains selon lesquels les États-Unis auraient abandonné l'idée de maintenir plusieurs milliers d'hommes au-delà de 2011 face à l'intransigeance des autorités irakiennes.

Les négociations continuent, a de son côté réaffirmé lundi George Little, un porte-parole du Pentagone. «Nous continuons de travailler sur ces questions avec les Irakiens», a-t-il assuré à la presse.

Pour le haut responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat, «s'il n'y a pas de protections juridiques (pour les soldats américains, NDLR), notre capacité à soutenir (l'Irak) sera extrêmement limitée». «C'est un obstacle majeur à l'heure actuelle», a-t-il reconnu.

Les États-Unis sont censés avoir retiré toutes leurs troupes d'ici la fin de l'année, mais les deux pays s'accordent sur le besoin du maintien d'un contingent de quelques milliers d'hommes pour des missions de formation de l'armée irakienne.

Les négociations butent sur le statut juridique des troupes américaines après 2011. Washington exige une totale immunité pour ses militaires, les mettant à l'abri de toute poursuite judiciaire en Irak, ce que Bagdad refuse.

«Nous voulons toujours que nos soldats bénéficient d'une protection légale, où qu'ils se trouvent», a rappelé le capitaine de vaisseau John Kirby, un autre porte-parole du Pentagone.

Selon le haut responsable américain, d'autres options sont cependant envisagées au cas où les négociations échoueraient, comme l'accroissement des effectifs militaires de l'ambassade américaine à Bagdad, la plus grosse au monde, ou du nombre de personnes travaillant pour des sociétés militaires privées.

Les États-Unis disposent encore d'environ 39 000 soldats en Irak, selon le Pentagone. Si les négociations aboutissent, ils pourraient maintenir dans le pays entre 3 000 et 4 000 hommes.