Le procès du jeune Nigérian auteur de l'attentat raté de Noël 2009 sur le vol Amsterdam-Detroit s'est ouvert mardi à Detroit pour quelques minutes avant d'être suspendu par la juge exigeant que l'accusé, apparu en T-shirt, passe un costume.

La poursuite affirme qu'Umar Farouk Abdulmutallab avait dissimulé des explosifs dans ses sous-vêtements. De la fumée s'en est échappé mais le jeune homme qui aspirait à devenir un martyr n'a pu faire sauter les explosifs; il a été maîtrisé par d'autres passagers de l'avion.

Umar Farouk Abdulmutallab, qui risque la prison à vie, est accusé d'avoir tenté de tuer les 279 passagers de l'avion. Les explosifs cachés dans ses sous-vêtements n'avaient pas détonné, mais seulement produit quelques flammes, alertant les passagers et leur donnant le temps de maîtriser le plastiqueur.

La sélection des jurés qui a commencé il y a deux semaines par une procédure de pré-sélection par écrit, devrait être bouclée d'ici la fin de la semaine et le procès commencerait véritablement le 11 octobre.

La juge, qui n'a cessé de presser l'accusé de 24 ans de prendre un avocat, a finalement obtenu qu'il soit assisté d'un conseiller technique.

Il revient donc à Umar Farouk Abdulmutallab lui-même de récuser les jurés. Ce dernier a par ailleurs insisté pour faire une déclaration préliminaire et interroger lui-même les témoins au cours du procès qui doit durer des semaines.

Le vol 253 de la Northwest Airlines, qui avait décollé d'Amsterdam, transportait 279 passagers et 11 membres d'équipage. La tentative de faire sauter l'avion n'a eu lieu que quelques minutes avant l'atterrissage, à Detroit.

La poursuite affirme qu'elle dispose de confessions livrées par Umar Farouk Abdulmutallab sur son lit d'hôpital de même qu'une vidéo d'Al-Qaïda montrant le jeune homme expliquant le but de sa mission.

Lors des audiences préliminaires, le jeune Nigérian, jusque-là plutôt calme et respectueux, avait multiplié les provocations.

«Oussama est vivant!», «Djihad!», s'était écrié le jeune homme, qui se réclame d'Al-Qaïda et qu'Oussama ben Laden avait qualifié de «héros» dans une vidéo.

Il avait également mis les pieds sur sa table, s'était plaint des vêtements fournis par l'administration pénitentiaire et avait refusé de se lever lors de l'entrée du juge.

Umar Farouk Abdulmutallab, un jeune homme instruit provenant d'une famille bien connue au Nigeria, fait face à huit chefs d'accusation, dont une de complot terroriste et une autre d'usage d'une arme de destruction massive.