Depuis le début de la semaine, les tambours médiatiques américains roulent en prévision d'une annonce qui donnera en quelque sorte le coup d'envoi officiel de la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012.

Jusqu'à mercredi, tout indiquait que Newt Gingrich était sur le point d'annoncer la formation d'un «comité exploratoire» qui lui permettrait d'amasser des fonds et d'embaucher une équipe pour une campagne éventuelle à la Maison-Blanche. Il s'agit de la première étape officielle de toute candidature à la présidence américaine.

Mais l'ancien président de la Chambre des représentants a laissé planer le doute sur ses intentions, car il s'est contenté d'annoncer la création d'un site internet - Newt Explore 2012 - au moyen duquel il entend jauger l'intérêt des électeurs et des donateurs pour sa candidature.

Sur Twitter, les commentaires sarcastiques n'ont pas tardé à fuser au sujet de ce site qui, ont dit certains, donnera la chance au républicain de Géorgie d'«explorer la possibilité de former un comité exploratoire».

Cela étant dit, Newt Gingrich est quand même devenu hier la première figure républicaine d'envergure à tremper au moins un orteil dans les eaux tranquilles de la course à l'investiture du Grand Old Party. Les autres candidats républicains potentiels de sa stature, les Mitt Romney, Mike Huckabee, Sarah Palin et Tim Pawlenty, entre autres, tardent encore à officialiser leur décision.

«Nous allons examiner cela de façon très sérieuse et très méthodique, et nous définirons ensuite ce que nous ferons», a déclaré Gingrich, 67 ans, lors d'une conférence de presse à Atlanta au cours de laquelle il n'a répondu qu'à une question.

Droite religieuse

Réputé pour son intellect et sa combativité, Newt Gingrich a peut-être connu son heure de gloire en 1994, lorsqu'il a orchestré la victoire électorale qui allait permettre aux républicains de devenir majoritaires à la Chambre des représentants pour la première fois en 40 ans. Il a par la suite perdu des plumes sur le plan politique lors de ses affrontements avec Bill Clinton sur des questions budgétaires. Il a démissionné de son poste de président de la Chambre après les élections de mi-mandat de 1998, qui s'étaient soldées par la perte de sièges républicains.

En 2007, alors qu'il songeait à briguer la Maison-Blanche, il a avoué avoir trompé sa deuxième femme à l'époque même où il réclamait la destitution du président Clinton pour sa liaison avec Monica Lewinsky. Converti au catholicisme il y a deux ans, il courtise aujourd'hui la droite religieuse et les militants du Tea Party.

La confusion autour de l'annonce de Newt Gingrich a rappelé à plusieurs commentateurs ses atermoiements concernant sa candidature à la Maison-Blanche en 2007, à laquelle il avait fini par renoncer.

À la même date, en 2007, plusieurs candidats républicains avaient déjà annoncé leur candidature pour l'élection présidentielle de 2008, y compris John McCain et Rudolph Giuliani. Le premier débat télévisé doit avoir lieu dans deux mois entre les candidats à l'investiture républicaine.