Les citoyens de San Francisco, dont la ville abrite l'un des plus anciens quartier chinois des États-Unis, devraient bientôt être dirigés par leur premier maire d'origine asiatique.

Une commission municipale a élu vendredi l'administrateur municipal Edwin Lee comme maire par intérim de la municipalité californienne, poste qu'il devrait occuper jusqu'aux élections municipales de novembre prochain. Un vote de confirmation, qu'il devrait remporter facilement, aura lieu mardi.

Le sino-américain de 58 ans prendra les rênes d'une ville de plus de 815 000 habitants, dont 34 pour cent ont des origines asiatiques. Il s'agira de la plus grande cité américaine dirigée par un maire d'origine sino-américaine, selon Don Nakaishi, directeur émérite du Centre d'études asiatiques de l'Université de la Californie à Los Angeles. L'importance et la stature de San Francisco font de cette nomination une victoire importante pour la communauté, a-t-il souligné.

Edwin Lee ne serait pas le premier pionnier politique de la nouvelle année dans cette région. Le 3 janvier dernier, la ville d'Oakland a célébré l'entrée à l'hôtel de ville de Jean Quan, la première femme d'origine asiatique à devenir mairesse d'une grande ville américaine.

Ailleurs dans l'État, dix autres maires, trois parlementaires fédéraux et huit membres du Parlement californien sont d'origine asiatique ou insulaire du Pacifique, selon un centre d'étude asiatique basé à Washington.

Ces chiffres auraient été impossibles il y a à peine dix ans, selon Gene Kim, le directeur des communications de l'institut.

«Historiquement, notre communauté n'a pas été politiquement active, notamment en raisons de barrières socio-économiques et du manque de personnes pouvant jouer le rôle de modèle», a-t-il expliqué.

Selon lui, l'émergence d'un maire d'origine asiatique dans la ville de San Francisco aurait dû survenir il y a longtemps.