La loi migratoire très contestée de l'État américain d'Arizona aurait provoqué le départ volontaire de 100 000 Latino-américains, selon une étude d'une fondation privée publiée mercredi au quatrième Forum mondial de la Migration à Puerto Vallarta, au Mexique.

«Quelques mois après l'entrée en vigueur de la loi en Arizona, il est possible d'observer un nombre d'hispaniques inférieur dans cette zone américaine. Nous chiffrons à 100 000 le nombre d'hispaniques en moins par rapport à ceux du début 2010», estime le rapport. «Mexique, situation migratoire», de la fondation privée BBVA Bancomer.

«Il est possible que cette réduction obéisse en grande partie à l'application potentielle de la loi», souligne-t-il.

La loi est entrée en vigueur fin juillet sans les dispositions les plus controversées, suspendues par une juge fédérale. L'une d'elles autorisait les forces de police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, même si cette interpellation était sans motif.

Selon le rapport, si le départ des Latino-Américains avait été motivé par la crise économique, «la diminution observée aurait commencé avant l'entrée en vigueur de la loi».

Pour l'instant «il n'est pas possible de savoir où sont allés les hispaniques qui ont quitté l'Arizona. Probablement certains ont gagné d'autres zones des États-Unis et d'autres, en moindre mesure peut-être, sont rentrés dans leurs pays d'origine», ajoute le texte.

En 2009, 25% des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona étaient d'origine latino-américaine, en écrasante majorité mexicaine, et quelque 460 000 d'entre eux étaient en situation irrégulière, selon diverses estimations.