L'ancien président américain George W. Bush a profité de son passage à l'émission d'Oprah Winfrey, mardi, pour admettre qu'il a commis certaines erreurs, alors qu'il amorce une tournée de promotion de ses mémoires intitulées Decision Points.

L'ancien président dit encore regretter amèrement qu'aucune arme de destruction massive n'ait été découverte en Irak. Sa réponse à l'ouragan Katrina aurait pu être plus rapide, a-t-il admis, et il aurait dû se poser dans la région avec Air Force One plutôt que de se contenter de la survoler.

Il a aussi reconnu n'avoir jamais vu venir l'effondrement financier qui a dévasté l'économie de la planète.

L'écriture du livre, a-t-il dit, a été «très facile».

«Plusieurs personnes pensent que je ne sais pas lire, encore bien moins écrire», a-t-il lancé à la blague.

Le monde est plus en sécurité sans Saddam Hussein, a-t-il maintenu, même si l'invasion qui a renversé le dictateur irakien a été lancée sur la base de renseignements erronés concernant la présence d'armes de destruction massive.

«Quand nous n'avons pas trouvé d'armes, je me suis senti malade, et je me sens encore comme ça», a-t-il dit. Il a toutefois ajouté que Saddam Hussein était «tout aussi dangereux» sans armes de destruction massive.

Au sujet de l'ouragan Katrina, M. Bush dit avoir pris la décision de ne pas se poser dans la région de la Nouvelle-Orléans pour ne pas monopoliser des ressources qui pourraient être consacrées aux opérations de secours.

«Je n'aurais pas dû survoler pour jeter un coup d'oeil. J'ai fait une erreur. J'aurais dû me poser, a-t-il dit. Je n'avais pas réalisé qu'une photo de moi regardant par le hublot donnerait l'impression que je m'en fichais.»

Il a ensuite reconnu qu'il aurait dû envoyer des soldats contribuer à la sécurité de la Nouvelle-Orléans plus tôt, mais prétend qu'il attendait le feu vert des dirigeants de la Nouvelle-Orléans. M. Bush s'est ensuite emporté contre ceux qui affirment que sa réponse à Katrina a été «raciste».

Il a notamment déploré que le rappeur Kanye West ait déclaré, en 2005, que «George Bush ne s'intéresse pas aux Noirs».

«Ça m'a vraiment fait mal, a-t-il dit. Vous pouvez être en désaccord avec mes décisions, mais ne m'accusez jamais d'être un raciste (...). Je peux comprendre pourquoi les gens ont eu l'impression que Bush s'en fichait, mais il est dégoûtant de m'accuser de racisme.»

M. Bush rappelle enfin qu'il n'a pas été le seul à ne pas avoir vu venir la crise économique et a défendu sa décision de renflouer les banques en 2008 pour stabiliser le système financier.

«Je crois que ça a sauvé le pays», a-t-il lancé.

M. Bush n'avait rien de négatif à dire au sujet du président Barack Obama, que Mme Winfrey a appuyé avec enthousiasme en 2008.

«Je n'aimais pas quand les gens me critiquaient, a dit l'ancien président. Alors vous ne me verrez pas en train de critiquer (Obama). Je veux que notre président réussisse. J'aime notre pays.»