L'Iran est capable de lancer une attaque contre l'Europe au moyen de «dizaines ou même de centaines» de missiles, ce qui a conduit les Etats-Unis a revoir son système de défense antimissile, a assuré jeudi le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.

La Maison Blanche avait décidé en septembre de troquer un projet de bouclier antimissile en Europe centré sur une menace de tirs de missiles iraniens de longue portée, pour un système protégeant plutôt les alliés de l'Otan de tirs balistiques de courte et moyenne portée.

«Un des éléments (fourni par) les renseignements qui a contribué à la décision (de changer de système de défense antimissile) a été de prendre conscience que si l'Iran devait lancer une attaque de missiles contre l'Europe, il ne s'agirait pas de seulement un ou deux missiles ou même d'une poignée», a dit M. Gates lors d'une audition au Sénat.

«Il s'agirait plutôt d'une salve, dans laquelle on aurait potentiellement affaire à des dizaines ou même des centaines de missiles», a-t-il assuré, ajoutant qu'il soutenait le nouveau projet «capable de protéger nos troupes, nos bases, nos installations et nos alliés en Europe».

M. Gates et la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, ont tenté jeudi de convaincre le Sénat que le nouveau traité START de désarmement nucléaire n'affaiblirait pas les plans de défense antimissile des Etats-Unis.

Le nouveau traité START prévoit d'importantes réductions des arsenaux nucléaires des Etats-Unis et de la Russie. Mais cette dernière a dit se réserver le droit de se retirer du traité si Washington poursuit le déploiement de systèmes antimissiles en Europe de l'est d'une manière qui ne conviendrait pas à Moscou.