Le président américain Barack Obama va prolonger de six mois un moratoire sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer et proposer de limiter drastiquement cette méthode d'extraction après la catastrophe dans le golfe du Mexique, a indiqué jeudi un conseiller.

Le président doit en faire l'annonce lors d'une conférence de presse jeudi à la Maison-Blanche où il doit également annoncer le report de plusieurs projets de prospection pétrolière au large de l'Alaska, a indiqué ce conseiller de la Maison-Blanche sous le couvert de l'anonymat.

Ces mesures interviennent après que le président Obama a pris connaissance mercredi soir d'un rapport de son secrétaire à l'Intérieur Ken Salazar, responsable des ressources naturelles, sur l'avenir des forages pétroliers en mer.

M. Obama devrait aussi annoncer l'annulation de la mise sur le marché de la première concession pétrolière et gazière au large des côtes atlantiques depuis plus de deux décennies, située à 80 km des côtes de Virginie.

L'explosion d'une plateforme pétrolière de BP dans le golfe du Mexique le 20 avril a provoqué une marée noire colossale aux États-Unis.

Les restrictions que M. Obama s'apprête à annoncer surviennent alors que BP  poursuit une mission risquée pour cimenter le puits de pétrole qui provoque cette pollution en mer depuis plus d'un mois.

La procédure consiste à injecter depuis un bateau mouillant en surface une solution faite d'eau, de matières solides et de barite, un minerai, dans deux conduits qui mènent à la valve anti-explosion du puits, d'où s'échappent le pétrole et le gaz, puis de sceller le puits avec du ciment.

Mais les chances de réussite de cette opération sont incertaines, et si le procédé devait échouer, BP compte recourir une nouvelle fois à la pose d'un «couvercle». Cette opération a déjà été tentée sans succès à plusieurs reprises.

Avec les mesures de restriction qu'il s'apprête à annoncer, M. Obama fait en partie machine arrière par rapport au projet controversé de son administration annoncé fin mars, qui prévoyait de multiplier les forages en mer. Ce projet avait suscité la colère des organisations écologistes ainsi que des républicains qui jugeaient que l'administration n'allait pas assez loin en ce sens.

Dans le cadre d'une vaste politique énergétique, le président Obama entendait ouvrir de nouveaux sites à l'exploitation dans l'Atlantique et étendre les permis dans le golfe du Mexique.

Des projets de Shell devaient aussi être autorisés dans les mers de Tchouktches et de Beaufort, au large de l'Alaska.

«À court terme, alors que nous effectuons une transition vers des énergies plus propres, nous allons devoir prendre des décisions difficiles sur l'ouverture de nouvelles zones en mer pour l'exploitation pétrolière et gazière, d'une façon qui protège la population et les zones côtières», avait dit M. Obama en mars.

Il avait justifié cette décision en mettant en exergue la nécessité pour les États-Unis de réduire leur dépendance énergétique envers l'étranger et de s'orienter vers une économie plus «verte».

Mais certains observateurs avaient estimé à l'époque que sa décision était plutôt politique, le président cherchant à rallier des soutiens républicains pour l'adoption d'une vaste loi sur le climat.