Deux personnes ont été arrêtées jeudi par la police fédérale américaine à la suite de raids menés dans le nord-est des États-Unis dans le cadre de l'enquête sur l'attentat manqué de Times Square à New York, pour des questions d'immigrations, selon les autorités.

«Ce matin des perquisitions ont été menées dans plusieurs villes du nord-est, en lien avec l'enquête sur l'attentat raté», a déclaré jeudi le secrétaire à la Justice Eric Holder devant la commission de la Justice de la chambre des représentants.

«Plusieurs personnes sur lesquelles nous sommes tombées au cours de ces recherches ont été placées en détention pour violation de la législation sur l'immigration», a ajouté le ministre. La porte-parole du FBI, Gail Marcinkiewicz a assuré à l'AFP que «deux personnes» avaient été interpellées.

«Ces opérations sont le résultat d'indices qui ont été rassemblées au cours de l'enquête et qui n'ont pas trait à une menace immédiate contre les Américains ou à un complot contre les États-Unis», a assuré M. Holder.

«Je fais part de ces informations pour préciser que l'enquête est en cours et que nous sommes activement à la recherche de tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire», a-t-il dit sans plus de précisions.

Des agents de la police, du FBI et des services d'immigration ont pris d'assaut jeudi une station d'essence à Brookline, une banlieue de Boston, a constaté l'AFP. Des hélicoptères survolaient la station qui a été bouclée par la police.

Un autre raid des autorités a pris place à Watertown, une autre banlieue de Boston, ont indiqué des médias locaux.

«Les agents du FBI, armés, étaient une quinzaine ou une vingtaine quand ils ont encerclé la maison», a expliqué à la chaîne de télévision locale NECN, «Viny», une voisine. «Quelques minutes après ils sont entrés et ils en sont ressortis avec un homme, manifestement originaire du Moyen-Orient, qu'ils ont emmené en voiture», a-t-elle ajouté.

Selon ce témoin, les agents ont emporté plusieurs objets, «sans doute des ordinateurs et des papiers».

La chaîne CNN a précisé que d'autres perquisitions avaient eu lieu jeudi matin dans les États de New York et du New Jersey.

Faisal Shahzad, un Américain d'origine pakistanaise de 30 ans, a été arrêté deux jours après l'attentat raté de Times Square, alors qu'il se trouvait dans un avion en partance pour Dubaï. Il a été inculpé de tentative d'utilisation d'armes de destruction massive et est interrogé depuis par la police.

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a annoncé dimanche que les États-Unis avaient désormais la preuve que les talibans pakistanais étaient derrière l'attentat raté à la voiture piégée commis le 1er mai à New York.

Le département d'État américain a indiqué mardi qu'il «envisageait sérieusement» de placer les talibans pakistanais sur la liste noire des organisations terroristes après avoir noté que les États-Unis étaient «très satisfaits» de la collaboration du Pakistan dans cette enquête.

Perquisition au Chili chez une relation du Pakistanais détenu

Par ailleurs, la police chilienne a saisi jeudi un ordinateur, des disquettes et une valise lors d'une perquisition à Santiago au domicile d'une relation du jeune Pakistanais arrêté lundi à l'ambassade des Etats-Unis, après la détection sur lui de résidus d'explosif.

La police a interrogé dans son appartement du quartier de Nunoa, dans l'est de Santiago, le jeune homme surnommé «l'Egyptien», résidant au Chili depuis plusieurs années et vivant avec une Chilienne, selon des sources policières et judiciaires.

Il aurait connu Mauhannas Saif ur Rehnab, le Pakistanais de 28 ans détenu, à travers la mosquée qu'il fréquentait.

Les policiers n'ont procédé à aucune arrestation, mais sont ressortis au bout de trois heures et demie, en emportant une valise, un micro-ordinateur, une dizaine de disquettes informatiques et un téléphone portable, a constaté l'AFP.

Rehnab, qui n'a pas été inculpé, est en garde à vue prolongée jusqu'à dimanche en vertu de la législation antiterroriste chilienne. Il a été arrêté lundi à l'ambassade des Etats-Unis, où la sécurité avait détecté sur ses mains et ses objets personnels des traces d'un explosif dérivé du TNT.

Le jeune homme, réceptionniste en stage dans un hôtel de Santiago depuis trois mois et qui avait été convié à l'ambassade pour une démarche consulaire, nie une quelconque connexion terroriste.

L'ambassadeur du Pakistan au Chili, Burhanul Islam, a exprimé son scepticisme sur le dossier, estimant qu'il n'existait «pas d'indice solide» d'un lien entre un groupe terroriste et le jeune Pakistanais.