Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a vertement critiqué samedi l'inflation des coûts de fonctionnement du Pentagone au cours des dix dernières années, en appelant de ses voeux un dégraissage pour maîtriser l'énorme budget de défense.

M. Gates, qui a déjà lancé une vaste réforme de la politique d'acquisition du Pentagone, en cherchant à privilégier les programmes d'armement adaptés aux guerres de contre-insurrection, a estimé qu'il fallait en faire plus, beaucoup plus», lors d'un discours à la Bibliothèque Eisenhower à Abilene, au Kansas.

Concernant le budget dédié aux opérations et la maintenance, «de l'entraînement au vol à la tonte des pelouses», M. Gates a noté qu'il avait doublé au cours de la dernière décennie, à environ 200 milliards de dollars, «hors dépenses directement liées aux conflits» en Irak et en Afghanistan, «avec une hausse particulière des coûts administratifs et d'infrastructures».

«Une autre catégorie à surveiller est celle des frais généraux -toute les activités et la bureaucratie qui soutiennent la mission militaire», et qui représente 40% du budget défense américains hors coûts direct des guerres, a poursuivi le chef du Pentagone.

M. Gates a particulièrement pointé du doigt la multiplication des strates hiérarchiques au sein du département, en regrettant que «dans certains cas, la distance entre moi et un officier sur le terrain atteigne jusqu'à 30 couches».

«Une demande pour une unité de maîtres-chiens en Afghanistan -ou pour n'importe quelle unité- doit passer par pas moins de cinq généraux quatre étoiles avant d'être traitée, validée et finalement approuvée», a-t-il encore déploré.

Épargné par le gel des dépenses décidé par l'administration américaine, le Pentagone bénéficie d'un budget 2011 en légère hausse à 700 milliards de dollars, y compris l'effort de guerre en Irak et en Afghanistan.