Le maire de New York Michael Bloomberg a plaidé mercredi au Congrès pour un projet de loi visant à interdire la vente d'armes aux personnes fichées par le FBI (police fédérale américaine) comme des terroristes présumés.

«A un moment où la menace terroriste est toujours très réelle, comme on le sait trop bien à New York, je pense qu'il est impératif que nous comblions (le vide juridique) dans nos lois sur les armes et que nous le fassions vite», a dit le maire de New York lors d'une audition devant la commission de la Sécurité intérieure du Sénat.

L'audition de mercredi, programmée avant la tentative d'attentat de samedi à New York et l'arrestation du suspect Faisal Shahzad à l'aéroport de New York lundi, portait sur un projet de loi déposé en juin 2009 pour faire interdire la vente d'armes ou d'explosifs aux personnes figurant sur des listes de suspects de liens avec le terrorisme.

M. Bloomberg s'est vigoureusement prononcé en faveur de ce projet de loi, citant un rapport de la Cour des comptes américaine (GAO) publié mercredi et qui révèle qu'entre février 2004 et février 2010, 1 228 personnes fichées par le FBI (police fédérale américaine) comme des terroristes présumés ont tenté d'acheter des armes. Et environ 90% (1 119) ont réussi.

«Nous ne faisons tout simplement pas tout ce que nous pouvons pour empêcher les terroristes d'acheter des armes», a insisté le sénateur indépendant Joe Lieberman qui préside la commission et soutient ce projet de loi.

D'autres, comme le républicain Lindsey Graham, ont émis des réserves sur le texte, en expliquant que celui-ci touchait aux «droits constitutionnels» des Américains de porter des armes.

Par ailleurs, M. Bloomberg, a demandé mercredi au Congrès lors de la même audition de mieux financer la lutte contre le terrorisme.

«Depuis 1990, il y a eu plus de 20 complots terroristes -- ou attentats -- contre notre ville. C'est pourquoi il est si important pour le Congrès de financer entièrement des dispositifs comme le plan «Sécuriser les villes», et de prendre d'autres mesures qui vont nous aider à combattre les terroristes», a dit le maire.

En outre, M. Bloomberg et le chef de la police new-yorkaise (NYPD), Raymond Kelly, se sont félicités de l'arrestation de M. Shahzad.

«Nous avons eu de la chance et cela a été un bon travail de police. Je pense que c'est une combinaison des deux», a dit M. Kelly à la presse en répondant aux interrogations des journalistes qui demandaient pourquoi le suspect avait pu monter à bord d'un avion qui s'apprêtait à décoller pour Dubaï.

«Le fait que du début à la fin cette enquête ait duré 53 heures, c'est remarquable», a dit M. Bloomberg.

De leur côté, trois sénateurs démocrates, Benjamin Cardin, Charles Schumer et Mark Udall, ont appelé l'administration mercredi à changer les règles de sécurité de l'embarquement dans les aéroports, afin d'imposer des vérifications d'identité aux personnes qui, comme M. Shahzad, payent leur billets avec de l'argent liquide.

«L'incident souligne une faille dans notre politique d'interdiction de vol qui autorise pratiquement les terroristes à aller et venir s'ils payent en liquide», a écrit M. Schumer dans un communiqué.