L'administration Obama a enjoint ses adversaires politiques de ne pas tirer profit de l'attentat manqué le jour de Noël pour s'attaquer à l'action du président en matière de lutte contre le terrorisme.

Une tempête politique a surgi après la tentative d'attentat d'un Nigérian de 23 ans qui a voulu faire exploser le jour de Noël un vol Northwest avec 289 personnes à bord, alors même que l'équipe de Barack Obama supervisait les opérations de sécurisation rendues nécessaires par cette nouvelle menace.

Néanmoins le président américain, en vacances à Hawaï depuis jeudi, a consciencieusement évité de prendre la parole à la télévision sur l'attentat manqué, cherchant manifestement à éviter toutes récupérations politiciennes et le retour de la panique provoquée par les attaques terroristes aux Etats-Unis dans le passé.

«Le président est profondément convaincu que cette question ne doit pas être politisée», a déclaré dimanche sur NBC le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs.

«Cela ne devrait pas être un motif d'affrontement entre les deux camps», a-t-il dit.

Barack Obama a participé à une réunion à 06h00 du matin dimanche sur l'enquête sur l'attentat manqué avec les principaux responsables de la sécurité nationale, a précisé la Maison Blanche dans son dernier communiqué.

Il a demandé le réexamen des procédures de sécurité en place pour identifier les terroristes potentiels et empêcher l'embarquement d'explosifs à bord des avions de ligne, a précisé son porte parole.

 

A l'issue de cette réunion, Barack Obama a profité d'Hawaï, sa terre natale, pour faire de la gym. Il prévoyait aussi de jouer au basket.

Mais ses adversaires politiques ont porté la première estocade en l'accusant de ne pas apporter une réponse suffisamment ferme à la menace que fait planer le terrorisme islamique.

Ils se sont aussi interrogé sur la prise de parole de Janet Napolitano, la ministre de la sécurité intérieure, qui a assuré dimanche que les procédures de sûreté avaient «fonctionné», faisant référence au fait que les passagers avaient maîtrisé le jeune Nigérian qui voulait faire sauter un avion.

Le représentant républicain Peter King a estimé qu'il n'était pas nécessaire que Barack Obama se précipite ce week-end devant les télévisions mais l'a néanmoins exhorté à rassurer les Américains.

«Dites aux Américains: "voilà ce que nous faisons; nous gérons la situation; nous allons gagner, mais c'est un rappel sur la nécessité d'être toujours vigilants face aux diables du terrorisme islamique"», a déclaré M. King sur la chaîne CBS.

«Il y a eu un vide depuis un jour et demi», a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a riposté que Barack Obama avait constamment surveillé la situation, demandé des enquêtes sur la sécurité aérienne et l'utilisation des renseignements ayant traits aux personnes suspectées d'avoir des liens avec le terrorisme, et renforcé les mesures de sécurité dans les aéroports.

«Le président refuse de politiser ce type de questions», a déclaré un porte-parole du président, Bill Burton, à Hawaï.

«Nous devons mettre de côté la politique politicienne et retrouver l'unité qui était la nôtre après le 11 Septembre», a-t-il ajouté.

Les démocrates ont souvent reproché à l'administration de l'ancien président George W. Bush de tirer profit de la peur du terrorisme à des fins politiques.

Photo: AFP

Barack Obama sur une plage à Hawaï.