Les trois randonneurs américains arrêtés le 31 juillet et jugés après avoir pénétré sur le territoire iranien ont été appréhendés dans une «zone militaire sensible», a déclaré vendredi à l'AFP le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

«Les trois Américains sont entrés illégalement sur notre territoire dans une zone militaire sensible», a déclaré le président iranien dans une interview exclusive à l'AFP.

«Le juge examine leur cas et annoncera son jugement. Ceux qui violent la loi doivent en répondre. La justice est indépendante en Iran et elle décidera. Nous sommes mécontents que les gens soient en prison», a déclaré le président iranien.

Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans et Josh Fattal, 27 ans, ont été arrêtés le 31 juillet après avoir pénétré en territoire iranien alors qu'ils faisaient une randonnée dans une région montagneuse du Kurdistan irakien.

La mère de Sarah Shourd a lancé vendredi un appel au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, implorant la clémence à la veille des fêtes.

Dans une vidéo mise en ligne sur le site www.freethehikers.org, Norah Shourd, la tête couverte d'un châle, assure que les trois Américains «sont d'honnêtes gens qui n'avaient pas l'intention d'entrer en Iran».

«Il y a trois millions et demi de prisonniers aux Etats-Unis, j'espère qu'ils pourront bénéficier d'une autorisation de sortie pour être avec leur famille pendant les fêtes de Noël», a déclaré le président Ahmadinejad, en réponse à une question sur une possible libération des trois Américains avant Noël.

«Les Américains ont enlevé plus de dix de nos citoyens dans les autres pays alors qu'ils avaient des visas et les ont emmenés chez eux et ils ne disent rien. Mais ils font tout un tapage à propos des trois Américains», a-t-il ajouté.

En réponse aux appels pour la libération des trois randonneurs, l'Iran a soulevé le cas de onze Iraniens «enlevés» dans différents pays étrangers à l'instigation de Washington, selon Téhéran qui affirme que huit d'entre eux sont détenus aux Etats-Unis.

L'Iran a notamment accusé les Etats-Unis d'avoir enlevé un scientifique nucléaire iranien, Shahram Amiri, disparu en mai au cours d'un pèlerinage en Arabie saoudite.

Le gouvernement américain n'a pas réagi aux accusations iraniennes.

Le 9 novembre, le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, avait affirmé que «l'accusation pesant sur les trois Américains arrêtés à la frontière entre l'Iran et l'Irak était l'espionnage».

Mais le lendemain M. Mottaki avait affirmé que les trois randonneurs américains étaient seulement inculpés d'«entrée illégale» dans le pays.

Washington a réclamé à plusieurs reprises leur libération, soulignant que la frontière entre les deux pays était peu marquée à cet endroit. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a affirmé que les Etats-Unis déployaient tous les efforts possibles pour les aider.