La Maison Blanche a lancé une vigoureuse mise en garde à l'Iran vendredi en le prévenant que la patience des Etats-Unis avait «des limites» et que la République islamique s'exposait aux «conséquences» de son refus de coopération nucléaire.

«Notre patience et la patience de la communauté internationale ont des limites, et le temps presse. Si l'Iran refuse d'honorer ses obligations, il sera responsable de son isolement croissant et des conséquences qui suivront», a dit le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs, dans une allusion transparente à d'éventuelles nouvelles sanctions.

Dans la perspective de telles mesures, l'administration américaine s'est réclamée de l'unité inNucléaire iranien: les États-Unis s'impatienteternationale manifestée par l'adoption, le même jour, d'une résolution condamnant le comportement iranien.

La résolution adoptée par l'AIEA, l'agence de l'ONU veillant à la non-prolifération, montre «la nécessité urgente pour l'Iran de répondre au déclin continu de la confiance de la communauté internationale dans ses intentions», a dit M. Gibbs.

Il a signifié qu'une offre proposant à l'Iran d'enrichir son uranium à l'étranger, ce qui qui garantirait que l'uranium n'est pas détourné à des fins militaires, était toujours sur la table, et que les Etats-Unis étaient toujours déterminés à résoudre la question iranienne par le dialogue. Mais c'est «si, et seulement si, l'Iran choisit lui-même une telle voie», a-t-il prévenu.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui essaie depuis des années de s'assurer que le proclame nucléaire de l'Iran est purement civil comme il l'affirme, a adopté vendredi une résolution condamnant la République islamique après la récente révélation du fait que l'Iran construisait en secret une usine destinée à des activités nucléaires ultra-sensibles.

Cette résolution va être déférée au Conseil de sécurité de l'ONU, qui aura à décider s'il inflige à l'Iran un quatrième train de sanctions internationales.

La révélation en septembre de l'existence de l'usine d'enrichissement près de la ville sainte de Qom faisait suite à des années de violations répétées, selon les Etats-Unis, des règles internationales par l'Iran.

La présentation d'une offre internationale proposant à l'Iran d'enrichir à l'étranger une partie de son uranium avait cependant suscité le mince espoir d'éviter une nouvelle confrontation diplomatique. Mais les Etats-Unis et leurs alliés ne semblent plus guère avoir d'espoir que l'Iran accepte cette offre ou qu'il ne s'en serve pas pour gagner du temps.

Or, si M. Obama s'est dit prêt à rompre avec la politique de son prédécesseur et à donner sa chance au dialogue avec l'Iran, il s'est donné jusqu'à la fin de l'année pour juger du sérieux iranien avant de durcir le ton et, éventuellement, de pousser à de nouvelles sanctions internationales.

Dans de tels efforts, les Etats-Unis se sont traditionnellement heurtés aux résistances de la Chine et de la Russie, qui ont des intérêts stratégiques et économiques importants en Iran.

Un haut responsable de la diplomatie américaine a souligné l'importance de la résolution adoptée le même jour par l'AIEA, parce qu'elle avait été approuvée par la Chine et la Russie et qu'elle illustre «l'unité et la résolution parmi les Six», les pays en première ligne face au défi nucléaire iranien (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

Il a invoqué les récentes conversations de M. Obama avec ses homologues russe Dmitri Medvedev et chinois Hu Jintao, et indiqué que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait passé «plus d'une douzaine d'appels» téléphoniques depuis deux jours.