L'espoir d'un ralliement d'une partie des républicains à la réforme de la protection santé de Barack Obama semblait s'être envolé mercredi, après des semaines de négociations ardues au Congrès des Etats-Unis pour tenter de convaincre les conservateurs les plus modérés.

Le président de la commission des Finances du Sénat, Max Baucus, a dévoilé mercredi un plan de réforme de la couverture santé d'un montant de 856 milliards de dollars. Ce plan «représente un effort pour trouver un compromis. (...) Il est équilibré, de bon sens et a des chances d'être adopté au Sénat», a-t-il déclaré devant la presse.

Le texte prévoit notamment de rendre l'assurance maladie plus abordable pour les particuliers et les petites entreprises via un système d'allègements fiscaux.

M. Baucus a passé plusieurs semaines avec deux autres sénateurs démocrates et trois républicains, pour tenter de forger un compromis.

Mais dès mardi, le républicain Charles Grassley, l'un des négociateurs, a annoncé qu'il n'entendait pas approuver le plan Baucus.

M. Grassley s'est insurgé contre le «délai artificiel fixé par la majorité démocrate et la Maison Blanche». La réforme de la couverture maladie est l'une des priorités du président Obama et les démocrates veulent un texte de loi avant fin 2009.

Les deux autres républicains qui participaient aux négociations, Olympia Snowe et Michael Enzi, ont également fait part de leur opposition mercredi. «La proposition dévoilée aujourd'hui dépense toujours trop et est insuffisante pour faire baisser les coûts des soins pour ceux qui ont une assurance santé», écrit M. Enzi dans un communiqué.

Interrogé sur la réaction des républicains à son plan de réforme, M. Baucus s'est montré confiant. «Aucun républicain n'a apporté son soutien jusqu'à présent, mais lorsque nous arriverons à l'adoption du plan en commission, vous verrez des soutiens républicains», a-t-il prédit.

Par ailleurs, M. Baucus a écarté les objections de ses collègues démocrates, comme le sénateur John Rockefeller, qui souhaitaient voir figurer dans le projet une structure publique de couverture médicale aux côtés des assurances privées existantes.

M. Baucus a assuré qu'il avait parlé à ses collègues et que leurs idées seraient prises en compte à travers des amendements.

La commission des Finances examinera le plan la semaine prochaine.

En outre, le plan de M. Baucus est d'un coût inférieur à ceux proposés par plusieurs commissions de la Chambre des représentants qui tablent sur 1.000 milliards de dollars. Il «n'aggravera pas le déficit» américain, a assuré le sénateur.

Le bureau du budget du Congrès (CBO) et la commission fiscale (JCT) estiment que le plan de M. Baucus étendrait la couverture santé à 94% des Américains, personnes âgées non comprises et qu'il réduirait le déficit de 49 milliards sur 10 ans.

De son côté, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a affirmé que les propositions de la Chambre font «nettement plus pour rendre la couverture santé plus abordable pour plus d'Américains» que la proposition du Sénat. Pour Mme Pelosi, «l'option publique est le meilleur moyen» de faire baisser les coûts de la santé.

Le président Obama a défendu «l'option publique» dans son discours devant le Congrès mercredi dernier, tout en affirmant qu'il était ouvert à d'autres idées.

Quelque 47 millions de personnes sont actuellement dépourvues de couverture aux Etats-Unis, soit 15% de la population.