Oussama ben Laden s'en est pris mercredi aux États-Unis, accusant Barack Obama d'avoir lui-même alimenté le sentiment anti-américain en obligeant le Pakistan à lancer l'armée contre les talibans dans la vallée de Swat.

Oussama ben Laden s'en est pris mercredi aux États-Unis, accusant Barack Obama d'avoir lui-même alimenté le sentiment anti-américain en obligeant le Pakistan à lancer l'armée contre les talibans dans la vallée de Swat. Le numéro deux d'Al Qaïda également a diffusé un message attaquant le président américain, qui s'adressera aux musulmans jeudi depuis Le Caire.Le fondateur d'Al-Qaeda affirme dans un enregistrement que les pressions américaines sur Islamabad ont déclenché une campagne «de meurtre, de violence, de bombardements et de destruction» responsable de l'exode d'au moins un million de musulmans de la vallée de Swat, dans le nord-ouest du pays.

«Obama et son administration ont semé les graines d'une haine et d'une vengeance accrues contre l'Amérique. Le nombre de ces graines égale le nombre de personnes déplacées dans la vallée de Swat», dit notamment Oussama ben Laden. «Que les Américains soient prêts à récolter ce que les dirigeants de la Maison-Blanche ont semé.»

À quoi l'envoyé spécial américain en Afghanistan et au Pakistan, richard Holbrooke, a rétorqué lors d'une conférence de presse avec le président pakistanais Asif Ali Zardari qu'Al-Qaeda et les talibans étaient les vrais responsables de cet exode civil et que toute autre explication était «grotesque».

Le message a été diffusé mercredi par la chaîne de télévision panarabe Al-Jazira, à peu près au moment où le président américain atterrissait en Arabie Saoudite. Le dernier message d'Oussama ben Laden remontait à la mi-mars. Jusque-là, le leader terroriste épargnait le nouveau chef de Washington.

Chrétien pratiquant dont le père, Kényan, était musulman, Barack Obama prononcera jeudi au Caire un discours très attendu, destiné à améliorer les relations entre les États-Unis et les musulmans dans le monde.

Au Pakistan, l'armée a lancé l'offensive contre les talibans de la vallée de Swat fin avril. Les fondamentalistes avaient conclu un accord de non-agression mutuelle avec le gouvernement en échange de l'application de la charia, la loi coranique interprétée de la façon la plus sévère, dans ce bastion, mais des talibans ont lancé des attaques en-dehors de la vallée. Les combats et l'intervention soutenue par Washington ont fait au moins trois millions de déplacés, selon Islamabad.