Plusieurs chefs de la minorité républicaine de la Chambre des représentants américaine ont proposé jeudi un projet de loi visant à faire barrage au transfèrement ou à la libération de détenus de Guantanamo aux Etats-Unis, y compris ceux qui ont été déclarés libérables.

Le texte intitulé «Loi pour garder les terroristes hors d'Amérique» a été présenté lors d'une conférence de presse jeudi par les principaux leaders républicains de la Chambre.

Selon le chef de la minorité à la Chambre John Boehner, il s'agit par ce projet de «s'assurer que les terroristes détenus à Guantanamo ne soient pas importés aux Etats-Unis».

«Nous invitons nos collègues des deux partis à nous rejoindre car nos électeurs ne veulent pas de ces terroristes dans leur voisinage», a-t-il dit.

Selon le texte, les gouverneurs et les parlements des Etats disposent d'un droit de veto sur les décisions de l'administration de transférer des détenus.

Les républicains sont minoritaires dans les deux chambres du Congrès, mais plusieurs démocrates ont déjà fait part de leur malaise quant à la question du transfèrement ou de libération des détenus sur le sol américain.

Depuis plusieurs semaines, les républicains critiquent la position du président Barack Obama qui a annoncé dès les premiers jours de son mandat en janvier la fermeture du centre de détention situé sur l'île de Cuba.

Selon eux, l'administration a annoncé ce plan sans avoir de solution quant au sort des détenus. Ils affirment également que certains des détenus déjà libérés ont repris les armes.

«Ces inquiétudes sont réelles et pourtant, tout ce que nous avons obtenu de l'administration, c'est le silence», a déclaré jeudi devant le Sénat le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell.

M. McConnell a notamment cité le cas d'un ancien détenu Said Ali al-Shihri qui, dit-il, «a été identifié dernièrement comme étant l'un des cadres d'Al-Qaïda» au Yémen.

Le projet de loi des républicains de la Chambre ferait barrage au transfèrement ou à la libération aux Etats-Unis de chacun des quelque 240 personnes encore emprisonnées à Guantanamo.

Il stipule que toute personne qui a été par le passé considérée comme «ennemi combattant», selon la terminologie employée par l'administration Bush, ne pourrait être transférée aux Etats-Unis.

Parmi ces personnes figurent 17 Chinois ouïghours, déclarés libérables par la justice fédérale américaine.