Le vice-président américain sortant Dick Cheney a dit mercredi qu'il devrait se retirer entièrement de la vie publique après le 20 janvier et retourner dans le Wyoming (ouest) après avoir passé près de 40 années à Washington et servi quatre présidents.

«C'est ce que je prévois», a répondu M. Cheney à la radio CBS qui lui demandait s'il projetait de quitter totalement la scène publique après l'investiture de Barack Obama.

«Cela fait quarante ans que je suis arrivé à Washington, (a priori) pour rester douze mois. Et je pense que c'est assez. Je pense qu'il est temps pour quelqu'un comme moi de faire de la place pour les autres», a répondu celui qui passe pour le vice-président peut-être le plus puissant et le plus controversé de l'histoire américaine.

M. Cheney, qui aura 68 ans le 30 janvier, a dit avoir de nombreux projets pour sa retraite politique.

«Je réfléchis sérieusement à l'idée d'écrire un livre, (je vais) passer du temps avec ma famille. Il y a beaucoup de rivières où pêcher. Je ne pense pas que quiconque ait lieu d'être triste pour moi», a-t-il dit.

Le 20 janvier, lui et son épouse Lynne retourneront à Casper, où il a grandi. Ils se partageront ensuite entre le Wyoming et le nord de la Virginie (est), où ils ont aussi une maison, a-t-il dit.

M. Cheney a servi à partir de 1969 sous les présidents Richard Nixon, Gerald Ford, George H.W. Bush et George W. Bush à différents postes, dont chef de cabinet, ministre de la Défense et, depuis 2001, vice-président. Il a aussi siégé à la Chambre des représentants.

M. Cheney passe pour l'un des inspirateurs de la guerre en Irak et de certaines des politiques les plus controversées de George W. Bush.

C'est l'objet de l'un des grands malentendus dans la perception publique de ses relations avec M. Bush, a-t-il dit: «(...) Cette idée que, d'une manière ou d'une autre, je tirais les ficelles ou que je prenais des décisions du niveau de la présidence. Ce n'était pas le cas. La question de savoir qui était responsable ne s'est jamais posée. C'était George Bush».

Il aurait usurpé l'autorité présidentielle ? «C'est une légende, ça n'est jamais arrivé».

Celui qui passe aussi pour l'un des personnages les plus secrets de l'administration a assuré que «virtuellement tous» les documents relatifs à sa vice-présidence iraient aux Archives nationales après son départ, sauf si une «liste de courses» se retrouve parmi les documents officiels.

L'éventualité que ce soit lui qui décide quels documents iront ou non aux Archives est un sujet de controverse.