Barack Obama a confirmé dimanche ses promesses de campagne de fermer la prison de Guantanamo et de retirer les troupes américaines d'Irak, assurant par ailleurs que son administration allait s'employer à éviter une aggravation de la crise économique.

«J'ai dit plusieurs fois que je voulais fermer Guantanamo, et je vais m'y tenir», a-t-il déclaré lors de son premier entretien télévisé dans l'émission «60 minutes» sur la chaîne CBS depuis son élection le 4 novembre. Le prochain président américain a promis plusieurs fois pendant sa campagne de fermer le centre de détention situé à Cuba, symbole des excès de «la guerre contre le terrorisme» menée par George W. Bush et critiqué par la communauté internationale.

Ouvert début 2002 sur une base navale américaine située à Cuba, le centre de détention retient aujourd'hui 255 détenus sur les 800 qui y sont passés.

Concernant la guerre en Irak, qui a fait plus de 4.000 morts dans les rangs de militaires américains depuis 2003, M. Obama a réitéré ses promesses : «J'ai dit au cours de la campagne, et je me suis tenu à cette position, que dès que je prendrai mes fonctions, j'appellerai l'état-major et les responsables de la sécurité nationale afin de lancer un plan de retrait de nos troupes».

M. Obama entend notamment libérer des soldats et du budget pour la guerre en Afghanistan, dont il a fait une priorité de sa politique étrangère.

Alors que la situation s'est améliorée sur le terrain en Irak depuis un an, M. Obama, qui s'était prononcé contre l'invasion de ce pays en 2003, veut retirer l'essentiel des troupes américaines en 16 mois, d'ici à l'été 2010.

Le gouvernement irakien a approuvé dimanche un accord avec les Etats-Unis prévoyant un retrait d'ici à 2011.

Sur le volet économique, M. Obama a affirmé que son «travail comme président sera de (s')assurer que (l'administration) rétablisse la confiance» dans les marchés financiers, chez les consommateurs et dans les entreprises.

Il a souligné l'importance de la lutte contre la récession, quitte à laisser s'aggraver le déficit budgétaire.

M. Obama a remarqué que la crise financière avait suscité un consensus entre les économistes qui «consiste à dire que nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour faire redémarrer l'économie et qu'il va falloir dépenser de l'argent pour stimuler l'économie».

«Et que nous ne devons pas nous inquiéter du déficit cette année ni même l'année prochaine. Qu'à court terme, le plus important c'est d'éviter une aggravation de la récession», a ajouté M. Obama.

A propos des difficultés des constructeurs automobiles américains, dont le plus gros, General Motors, a annoncé qu'il serait à court de liquidités dès l'an prochain, M. Obama s'est prononcé pour un plan de sauvetage.

«Une faillite de l'industrie automobile serait une catastrophe», a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Obama a refusé de se prononcer sur la date à laquelle il allait annoncer les premiers membres de son gouvernement, se bornant à dire «bientôt».

M. Obama qui était accompagné de son épouse Michelle, a affirmé que celle-ci allait «se créer son propre rôle» comme première dame et qu'elle entendait également s'occuper de l'éducation de leur deux filles Sasha et Malia.

Interrogé sur l'éventuelle présence de sa belle mère à la Maison Blanche, il a répondu qu'elle pouvait venir y habiter «si elle veut».

«Il y a encore quelques détails auxquels nous ne sommes pas habitués... comme... ne pas pouvoir sortir marcher dans la rue «, a dit M. Obama lorsqu'on lui a demandé s'il se faisait à l'idée de devenir le 44e président des Etats-Unis.