Bob Haynes, 50 ans, vendeur de voiture d'occasion en Caroline-du-Nord

 

Bob Haynes est propriétaire d'un commerce de voitures d'occasion. Dans sa cour, il y a un peu de tout: des camions, de petites voitures, d'énormes VUS.

Seul petit problème: dans la cour de Bob, il y a une vingtaine de véhicules, mais pas de client. Zéro. En fait, Bob n'a pas vendu une seule voiture depuis deux mois.

«Avant, ça bougeait, par ici. Maintenant, regarde un peu ce qui se passe, dit l'homme de 50 ans en montrant du doigt sa cour déserte. C'est clair qu'on a besoin d'un changement à la tête de ce pays. Pourquoi continuer à dépenser des millions en Irak comme McCain veut le faire? On peut prendre ces millions et les investir ici, en Amérique. J'avais un commerce qui marchait très fort. Depuis un an et demi, c'est mort.»

Bob n'est pas le seul commerçant à tirer le diable par la queue sur South Boulevard, l'une des artères commerciales principales dans la région de Charlotte. Juste en face, la cour du gros concessionnaire Ford est déserte elle aussi. À côté, le petit restaurant mexicain est vide.

Signe des temps, seuls un commerce de prêt sur gages et un magasin de vêtements d'occasion attirent des clients en ce petit matin.

«Je ne suis pas prêt à dire que Barack Obama est notre sauveur, poursuit Bob Haynes. Sauf qu'on a besoin de changement, et le changement passe par lui, je crois. Ça va prendre du temps, les choses ne vont pas changer du jour au lendemain, mais il ne faut pas perdre la foi. Les gens disent que McCain a de l'expérience. Mais vous savez quoi? On a besoin d'un nouveau visage.»

Bob pense que Barack Obama peut l'emporter en Caroline-du-Nord, même si aucun démocrate n'y a crié victoire une seule fois depuis 32 ans. Il reconnaît toutefois qu'Obama devra surmonter un obstacle de taille.

«La couleur de sa peau, dit l'homme sans hésiter. J'ai des amis, pourtant démocrates, qui ne veulent pas voter pour lui seulement parce qu'il est noir.»