Après avoir été dominée ces dernières semaines par les questions économiques, la course à la Maison-Blanche a fait place hier au thème de la sécurité nationale hier, John McCain accusant notamment Barack Obama d'être incapable de faire face à une crise majeure.

Dans le même temps, l'Iran et Al-Qaeda se sont invités dans la campagne présidentielle américaine, faisant part de leur préférence entre les deux principaux candidats. La république islamique a choisi Barack Obama, alors que le réseau terroriste d'Oussama ben Laden a opté pour John McCain.

 

Pour la deuxième journée consécutive, le candidat républicain a attaqué son rival sur la question de la sécurité nationale en se servant d'une déclaration de Joe Biden. Dimanche, devant des donateurs démocrates de Seattle, le candidat démocrate à la vice-présidence avait déclaré qu'«il ne s'écoulera pas six mois pour que le monde mette Barack Obama à l'épreuve comme il avait mis à l'épreuve John Kennedy», président lors de la crise des missiles soviétiques à Cuba.

Ce à quoi John McCain a répliqué: «Nous ne voulons pas un président qui inciterait le monde à le mettre à l'épreuve au moment où notre économie est en crise et que les Américains sont déjà engagés dans deux guerres.»

Réplique d'Obama

Barack Obama n'a pas contredit son colistier. Prenant la parole à l'issue d'une réunion avec ses principaux conseillers en matière de sécurité nationale, il a précisé que le secrétaire américain à la Sécurité nationale, Michael Chertoff, avait lui-même déclaré mardi que «le prochain président devra faire face à de nombreux défis au niveau international et que la période de transition constitue toujours un moment où il faut être vigilant».

Le candidat démocrate a ajouté: «Si j'ai l'honneur d'être président, j'ai en place une équipe expérimentée avec ce genre de problème et qui sera capable de me donner les meilleurs conseils. Quelle que soit la nouvelle administration, elle sera mise à l'épreuve.»

Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, est celui qui a exprimé l'appui de la république islamique à Barack Obama. «Nous penchons plus en faveur de Barack Obama car il est plus souple et plus rationnel dans ses relations étrangères, même si nous savons que la politique américaine ne changera pas beaucoup», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Manama.

Le responsable iranien a par ailleurs écarté le risque d'une attaque américaine contre son pays.

Al-Qaeda a pour sa part annoncé son appui à John McCain dans un message diffusé sur al-Hesbah, un site internet affilié au réseau terroriste.

«Al-Qaeda doit soutenir McCain dans la prochaine élection afin qu'il poursuive la marche d'échec de son prédécesseur, Bush», peut-on lire dans ce message traduit par le site Intelligence Group, une association basée à Bethesda, dans le Maryland.

«Si Al-Qaeda lance une grande opération contre les intérêts américains, cet acte sera un soutien apporté à McCain parce que cela incitera les Américains à voter pour McCain afin qu'il se venge d'Al-Qaeda; Al-Qaeda pourra alors clamer sa victoire dans sa quête pour ruiner l'Amérique.»

En 2004, Oussama ben Laden s'était adressé aux Américains dans une vidéo diffusée quatre jours seulement avant l'élection présidentielle.