La crise économique a fait perdre la tête à un père de famille d'une banlieue de Los Angeles, qui a tué sa femme, sa belle-mère et ses enfants avant de s'enlever la vie, samedi soir.

L'homme, gestionnaire financier sans emploi depuis six mois, a écrit avoir agi de la sorte pour éviter de faire face à la ruine financière.

 

Dans une lettre adressée aux policiers, Karthik Rajaram, 45 ans, a dit avoir jonglé avec deux solutions: mettre fin à ses jours, ou tuer sa famille pour ensuite s'enlever la vie. «Il s'est lui-même convaincu de choisir la seconde option, a dit le chef régional du LAPD, Michel Moore. Il s'est dit que ce serait la chose la plus honorable à faire.»

En 2001, Karthik Rajaram a fondé une firme de capital-risque avec des partenaires à Londres. Le détenteur d'un MBA de l'université UCLA avait touché 1,2 million de dollars en vendant ses parts. Ses investissements en Bourse se sont envolés cette année avec l'effondrement des marchés, selon les enquêteurs.

Lundi, un ancien partenaire d'affaires de M. Rajaram a émis des doutes sur la santé mentale de l'homme. «Il avait des problèmes de comportement... Il n'était pas une personne émotionnellement stable», a-t-il dit.

«Famille parfaite»

Ce sont les proches, inquiets de ne pas voir sa femme, Subasri Rajaram, 39 ans, se présenter au travail, lundi, qui ont appelé les policiers. Les deux VUS de la famille étaient garés côte à côte devant la maison des Rajaram, dans une banlieue cossue de L.A. Des journaux étaient empilés sur le pas de la porte.

À l'intérieur, les policiers ont retrouvé les cadavres des trois fils du couple, de la belle-mère et de la femme de M. Rajaram. Selon les policiers, les victimes ont été tuées dans leur lit. Le corps de Karthik Rajaram a été retrouvé fusil à la main, dans l'une des chambres des enfants.

M. Rajaram avait minutieusement préparé son geste. Il s'était acheté un fusil le 16 septembre, et avait pris soin de rédiger son testament, une lettre pour les policiers, et une autre lettre pour la famille et les proches.

«C'est une famille américaine parfaite qui a été détruite, apparemment parce qu'un homme se sentait coincé, sans porte de sortie, a dit M. Moore. Il s'est fait à l'idée que c'était la chose acceptable à faire pour se sortir de la situation. Il est impératif que nous reconnaissions que nous sommes dans une époque très trouble.»

La crise économique qui frappe les États-Unis cette année commence à peser lourd sur le moral des citoyens. Un sondage dévoilé cette semaine par l'American Psychological Association révèle que huit Américains sur dix identifient l'économie comme étant une grande source de stress. Près d'un répondant sur deux s'est dit inquiet de ne pas pouvoir subvenir aux besoins familiaux de base au cours des prochains mois.