Le président sud-coréen Lee Myung-Bak a appelé mercredi à la reprise des discussions à six pays sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, un geste apparent d'apaisement alors qu'il écartait jusqu'à maintenant toute discussion sans effort «sincère» de la part de Pyongyang.

«Nous n'avons pas d'autre choix que de régler la question du démantèlement du programme nucléaire nord-coréen par la voie diplomatique à travers les discussions à six pays», a déclaré le président Lee.

Le président Lee affiche une grande fermeté envers Pyongyang depuis le bombardement d'une île sud-coréenne fin novembre par l'armée nord-coréenne.

À une proposition chinoise de reprise des négociations à six (deux Corées, États-Unis, Chine, Japon, Russie), Séoul comme Washington et Tokyo avaient répondu que Pyongyang devait au préalable faire montre d'un effort «sincère».

Mais le président Lee semble avoir adouci sa position et estime que la communauté internationale ne doit pas perdre de temps en vue de la dénucléarisation de la Corée du Nord alors que Pyongyang a promis qu'en 2012, année du centenaire de la naissance de son fondateur Kim Il-Sung, le pays deviendrait «grand, puissant et prospère».

Face à cette proclamation nord-coréenne, nous «devons parvenir au démantèlement de son programme nucléaire l'année prochaine», a ajouté M. Lee.

Le président a également appelé à un dialogue transfrontalier, malgré les nombreux sujets de discorde et de tensions, comme le torpillage d'une corvette sud-coréenne en mars dernier, attribué au Nord.

«Nous devons renouveler les efforts pour parvenir à la paix à travers le dialogue intercoréen», tout en renforçant les moyens de défense, a-t-il dit.

Le ministre des Affaires étrangères, Kim Sung-Hwan, a assuré de son côté que Séoul était ouvert au dialogue si le Nord consentait à des discussions bilatérales sur son programme nucléaire, ce que Pyongyang a toujours refusé.

«Une fenêtre pour différents canaux de dialogue est ouverte si la Corée du Nord reconnaît que le Nord et le Sud, les deux parties directement concernées, doivent discuter de la question nucléaire», a indiqué le ministre à des journalistes.

Selon le ministre, les cinq pays participant aux négociations avec le Nord n'ont pas encore trouvé d'accord sur les conditions de la reprise des discussions avec Pyongyang.

Mercredi, Pyongyang a réaffirmé que son programme d'enrichissement d'uranium était destiné à des usages pacifiques afin d'alimenter un réacteur produisant de l'électricité.

«Afin de fournir du combustible au réacteur, une usine moderne d'enrichissement d'uranium contenant des milliers de centrifugeuses est une installation normale», a affirmé le Rodong Sinmun, l'organe officiel du parti communiste nord-coréen.

La semaine dernière, le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, à l'issue d'une visite à Pyongyang, a confirmé que le Corée du Nord avait accepté le retour sur son sol d'inspecteurs de l'ONU chargés de surveiller son programme nucléaire, afin d'apaiser les tensions dans la péninsule coréenne.