Le républicain Mitt Romney fort de sa victoire sans appel mardi dans le New Hampshire, visait un nouveau succès la semaine prochaine en Caroline du Sud pour devenir l'adversaire de Barack Obama à l'élection présidentielle de novembre.

«J'ai fait un bon départ. Maintenant, c'est une côte qui m'attend en Caroline du Sud, mais ça n'aurait pas pu mieux se passer la nuit dernière», a déclaré mercredi Mitt Romney sur la chaîne NBC.

L'équipe de campagne M. Romney était à pied d'oeuvre dès mercredi en Caroline du Sud, qui sera le troisième État à désigner son candidat républicain, le 21 janvier.

Le modéré Mitt Romney, ex-gouverneur du Massachusetts et de confession mormone, devra s'employer à convaincre l'aile droite du parti et les chrétiens conservateurs, présents en grand nombre dans cet État conservateur du sud-est des États-Unis.

Selon les derniers sondages, il bénéficie d'environ 30% d'intentions de vote dans cet État, devant Rick Santorum et Newt Gingrich tous deux autour de 20%, soit une marge plus limitée que dans le New Hampshire, où il a gagné 39% des voix, loin devant le conservateur atypique Ron Paul (23%).

S'il réussit, après ses victoires successives dans l'Iowa et le New Hampshire, à décrocher la Caroline du Sud, il sera quasiment assuré, selon la plupart des experts, de remporter l'investiture. Surtout s'il décroche aussi la Floride dans la foulée le 31 janvier.

Pour ses adversaires républicains, affaiblis et divisés, M. Romney est désormais l'homme à abattre en Caroline du Sud, où l'affrontement s'annonce impitoyable. Mais aucun ne semble plus en mesure de freiner le rouleau compresseur Romney.

Le comité d'action politique pro-Romney s'apprête à lancer sur les écrans de télévisions de l'État une campagne massive de spots télévisés pour 2,3 millions de dollars, selon des informations de presse.

Autre avantage, M. Romney bénéficie de solides réserves financières. Son équipe de campagne a annoncé mercredi qu'il avait levé 24 millions de dollars pour le seul dernier trimestre 2011.

Face à lui, M. Gingrich, un conservateur du sud joue désormais son va-tout. Un groupe pro-Gingrich, qui a reçu une contribution de 5 millions de dollars du richissime propriétaire de casinos Sheldon Adelson, a lancé mercredi une campagne de spots télévisés anti-Romney, achetant pour 3,4 millions de dollars de temps d'antenne.

M. Romney a été vivement attaqué ces derniers jours par certains de ses adversaires, Newt Gingrich en tête, sur son passé de repreneur d'entreprises, à la tête du fonds d'investissement Bain Capital dans les années 1980 et 1990.

Mais les électeurs du New Hampshire n'ont apparemment guère été impressionnés par ces attaques. De son côté, M. Romney a dénoncé «certains républicains désespérés qui ont joint leurs forces» à M. Obama.

Mardi, M. Romney a demandé aux électeurs de Caroline du Sud de «rejoindre ceux du New Hampshire», pour chasser de la Maison-Blanche un président Obama qui «n'a plus d'idées, plus d'excuses».

Selon un sondage de l'Université Quinnipiac publié mercredi, M. Romney devance légèrement Barack Obama à 46% d'intentions de vote contre 43% pour le président, en Floride, traditionnellement un des États clés pour la présidentielle américaine.

Mardi soir dans le New Hampshire, le très modéré Jon Huntsman a décroché la troisième place à 17% des voix derrière Ron Paul à 23%. Mais ses chances dans le sud conservateur restent faibles.

L'ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich n'a terminé que quatrième à 9% et à égalité avec le conservateur chrétien Rick Santorum. En queue de peloton, le gouverneur du Texas Rick Perry (1%) espère rebondir en Caroline du Sud, où la base conservatrice du parti lui est plus favorable.