Les djihadistes de l'État islamique (EI) ont exécuté mercredi et jeudi plus de 160 soldats syriens qu'ils détenaient dans le nord du pays, a affirmé à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.

«L'EI a exécuté entre hier et aujourd'hui à l'aube plus de 160 soldats syriens dans trois lieux différents de la province de Raqa, dans le nord de la Syrie», a-t-il dit.

Sur Twitter, des comptes attribués à djihadistes (ou à des sympathisants) font état de 200 morts. 

«Des dizaines de soldats syriens, capturés alors qu'ils fuyaient vers Esraya, dans la province de Hama, après la prise par l'EI de leur base aérienne de Tabqa, ont été exécutés par les djihadistes dans la nuit de mercredi à jeudi», a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon lui, 1400 soldats défendaient la base de Tabqa, conquise dimanche par les ultra-radicaux de l'EI. Durant les combats, près de 200 soldats sont morts, et environ 700 ont réussi à rejoindre des secteurs contrôlés par le régime.

Sur les 500 restant, une partie continue à se battre dans la ferme Ajraoui, près de la base de Tabqa, une autre se cache et plusieurs dizaines ont été capturés dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu'ils essayaient de fuir en empruntant les 50 km de route désertique les séparant de la localité d'Esraya, dans la province de Hama, aux mains du régime, a-t-il précisé.

Des comptes djihadistes ont posté une vidéo montrant des jeunes en slip marchant et pieds nus sur une route désertique encadrés par des djihadistes armés, dont l'un porte l'étendard de son organisation. Ils crient «État islamique» et d'autres répondent «Il est immuable».

Ces comptes font état de l'exécution de 200 prisonniers.

«Chefs de l'EI tués dans un raid»

Dans l'est du pays, des chasseurs bombardiers syriens ont tué plusieurs chefs de l'EI qui étaient réunis dans une maison de la localité de Mou Hassan, près de Deir Ezzor, a indiqué l'OSDH.

«Plusieurs chefs de l'EI, religieux et militaires, ont été tués dans un raid des forces du régime sur une maison où ils étaient réunis», a dit Rami Abdel Rahmane.

Face à la montée en puissance des djihadistes dans la région, le président français François Hollande a appelé la communauté internationale à préparer une réponse «humanitaire et militaire», mais a refusé toute coopération avec le régime de Bachar al-Assad.

«Une large alliance est nécessaire, mais que les choses soient claires : Bachar al-Assad ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme, c'est l'allié objectif des djihadistes», a souligné François Hollande, lors d'un discours annuel devant les ambassadeurs français.