La Corée du Nord aura « un avenir meilleur » en suivant « le bon chemin » vers sa dénucléarisation, ont estimé vendredi le président Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-in lors d'un entretien téléphonique, selon un compte-rendu de la Maison-Blanche.

Le président des États-Unis a « réitéré son intention de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un d'ici la fin du mois de mai », et a exprimé, avec Moon Jae-in, « un optimisme prudent sur les récents développements ».

Dans leur entretien, les deux hommes, qui doivent à tour de rôle rencontrer Kim Jong-un, « ont évoqué les efforts en cours pour préparer leurs prochains contacts avec la Corée du Nord », a rapporté la Maison-Blanche.

Ils ont « affirmé l'importance de tirer les leçons des erreurs du passé, et se sont engagés à maintenir, en coordination étroite, une pression maximale sur le régime nord-coréen », a ajouté la présidence américaine.

Selon Donald Trump et Moon Jae-in, « seuls des actes concrets, et pas des paroles, seront la clé pour parvenir à une dénucléarisation durable de la péninsule coréenne ».

La crise liée aux ambitions nucléaires de Pyongyang a connu un tournant spectaculaire la semaine dernière : après des mois d'escalade avec les États-Unis, Kim Jong-un s'est dit prêt, selon des émissaires sud-coréens qui l'ont rencontré, à un sommet historique avec Donald Trump, et à discuter d'une dénucléarisation avec les Américains.

Le président américain a aussitôt accepté, mais les Nord-Coréens sont de leur côté restés muets sur le sujet pour l'instant.

Signe d'une effervescence sur ce dossier, le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono a été reçu vendredi à Washington par le secrétaire d'État adjoint John Sullivan, qui assure l'intérim à la tête de la diplomatie américaine depuis le limogeage de Rex Tillerson mardi.

Les deux diplomates ont estimé que l'annonce du prochain sommet Trump-Kim « est une opportunité historique et que la campagne mondiale de pression maximale fonctionne et doit se poursuivre », a rapporté le département d'État américain dans un communiqué.

Selon John Sullivan et Taro Kono, « la pression internationale sur la Corée du Nord doit être maintenue tant que la Corée du Nord n'aura pas pris des mesures concrètes, crédibles et vérifiables vers sa dénucléarisation ».

Le Japon, soutien le plus fervent de Donald Trump dans la défense d'une ligne dure à l'égard des ambitions nucléaires nord-coréennes ces derniers mois, a été pris de court par le tournant de la semaine dernière.

Soucieux de ne pas rester à l'écart d'éventuelles négociations futures sur l'arsenal nucléaire de son voisin, Tokyo tente, selon les médias japonais, d'organiser également un sommet entre son premier ministre Shinzo Abe et Kim Jong-un.

John Sullivan devait recevoir dans l'après-midi la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha, dont le pays a été à la manoeuvre pour favoriser le sommet historique théoriquement prévu d'ici fin mai.

Ce sont d'ailleurs des émissaires de Séoul qui, de retour de Corée du Nord, ont fait part à Donald Trump des intentions de Kim Jong-un, prêt selon eux à le voir et à discuter d'une dénucléarisation.

La chef de la diplomatie sud-coréenne a également rencontré jeudi la fille et conseillère du président américain Ivanka Trump, selon un responsable de la Maison-Blanche.

Officiellement, aucun contact direct n'a eu lieu entre Washington et Pyongyang depuis l'annonce d'un futur sommet, et la Corée du Nord n'a pas directement et formellement confirmé ses intentions. Séoul reste un intermédiaire incontournable.