Les dirigeants politiques doivent tenir un discours « qui appelle à l'accueil », a affirmé Philippe Couillard, vendredi, après qu'un sondage CROP-La Presse eut montré que la majorité des Québécois s'opposent à l'arrivée massive de réfugiés syriens.

Le sondage montre que six Québécois sur dix sont en désaccord avec l'idée d'accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année.

Invité à réagir à ces résultats, le premier ministre a appelé les leaders politiques à faire leur part pour rassurer la population.

« C'est la responsabilité des leaders politiques d'avoir un discours de haut niveau, un discours qui appelle à l'accueil, a-t-il dit. Et bien sûr, toutes les vérifications de sécurité sont faites, mais se garder, même de façon inadvertante, de souffler sur ces braises-là. Il faut constamment donner le message de sécurité, mais fondamentalement le message de solidarité et d'accueil qui est le nôtre. »

La promesse de Justin Trudeau d'accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année a été remise en cause dans la foulée des attentats sanglants de Paris, vendredi dernier.

M. Couillard a appuyé la proposition dès la fin de semaine dernière, lorsqu'il a mis le Québec en garde contre les « vieux démons » que sont le racisme et la xénophobie. Il a accusé le Parti québécois et de la Coalition avenir Québec de traîner un « lourd passif » sur l'accueil des nouveaux arrivants, une pointe qui a fait bondir l'opposition.

Le premier ministre indiqué vendredi que l'intolérance et la peur de l'autre restent présents au Québec comme dans toutes les autres sociétés.

Son homologue ontarienne, Kathleen Wynne, se trouvait à ses côtés lors d'un discours à Ottawa. Elle s'est elle aussi montrée favorable à accélérer l'accueil des réfugiés, reprenant des arguments semblables à ceux de M. Couillard.

« Ce à quoi nous ne pouvons céder, je pense, c'est de permettre à la sécurité de masquer le racisme », a résumé Mme Wynne.

Le premier ministre fédéral Justin Trudeau doit rencontrer ses homologues des provinces lundi pour préparer la conférence de Paris sur le climat, mais la promesse d'accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année sera également au menu des échanges.